L’Australien Cadel Evans, vainqueur de la 7e étape à Montalcino, et le Kazakh Alexandre Vinokourov, nouveau leader, sont sortis en tête de la boue des "strade bianche", les chemins de terre de Toscane qui ont donné samedi au Giro un air de Paris-Roubaix.
MONTALCINO (Italie) (AFP) - L’Australien Cadel Evans, vainqueur de la 7e étape à Montalcino, et le Kazakh Alexandre Vinokourov, nouveau leader, sont sortis en tête de la boue des "strade bianche", les chemins de terre de Toscane qui ont donné samedi au Giro un air de Paris-Roubaix.
La journée, spectaculaire en diable par un temps de loup (froid et pluie), a coûté quelque deux minutes au duo italien de l’équipe Liquigas, Vincenzo Nibali et Ivan Basso, qui occupait les deux premières places au départ de Carrara. Et plus de cinq minutes à un autre favori, l’Espagnol Carlos Sastre, grand perdant de cette étape de 220 kilomètres.
"Ce sont des écarts dignes de la montagne", a résumé le champion d’Italie Filippo Pozzato, visage couvert de terre et maillot crotté, comme l’ensemble du peloton. "Une course d’un autre temps", a renchéri son compatriote Damiano Cunego, deuxième au sommet du mur d’arrivée derrière Evans, le champion du monde qui a fait valoir ses talents d’ancien spécialiste de VTT.
"Les 40 derniers kilomètres étaient plus durs encore que Paris-Roubaix", a estimé Vinokourov qui, comme attendu, a tout fait pour durcir la course dans les vallonnements de la campagne toscane noyée sous la pluie. Son dessein a été favorisé par la chute collective provoquée involontairement par l’Italien Michele Scarponi à 35 kilomètres de Montalcino, avant l’entrée sur le secteur des "strade bianche".
Victimes de ce coup du sort, Nibali et Basso ont été pris en même temps que Sastre dans cette chute. Pour son malheur, le porteur du maillot rose a dû s’arrêter encore quelques instants plus tard pour changer de matériel. Pointé à 1 min 20 sec de la tête de la course, Nibali a rejoint ensuite Basso pour mener une course-poursuite haletante mais vaine.
A l’avant, Vinokourov et Evans ont sans cesse relancé l’allure dans un groupe qui comprenait aussi Cunego et deux de ses compatriotes, Stefano Garzelli et Marco Pinotti, l’ancien champion de France de cyclo-cross John Gadret et l’Espagnol David Arroyo.
Les yeux couverts de terre, "Vino" s’est essuyé le visage à plusieurs reprises ("Je ne voyais rien dans les 20 derniers kilomètres", a-t-il raconté ensuite). Mais c’est bien lui, seulement relayé par Evans, qui a donné les derniers coups de boutoir à l’approche de Montalcino où l’Australien s’est montré le plus fort, comme le mois dernier à l’arrivée de la Flèche Wallonne.
"Le Giro vient de commencer", a commenté Vinokourov en estimant que la dureté de la course, par la météo et l’allure très rapide du départ (52,5 km/h dans la première heure), l’avait avantagé.
Installé de nouveau commandant, trois jours après avoir perdu son maillot rose au terme du contre-la-montre par équipes, le Kazakh a évoqué son suivant (à 1 min 12 sec) : "Evans a fait une grande impression." Mais sans paraître inquiet pour la prochaine étape dont l’arrivée est jugée au Terminillo, la montagne des Romains, au bout d’une montée de 16 kilomètres : "Ce n’est pas trop raide, c’est mieux pour moi !"