Historique : la France a décroché pas moins de 18 médailles - dont huit en or - aux championnats d’Europe d’Athlétisme. Christophe Lemaitre est le premier athlète de l’histoire des Championnats d’Europe à réussir le triplé en sprint (100-200-relais m).
"Le duo du steeple Mahiédine Mekhissi-Bob Tahri, or et argent, a pour sa part donné des allures de Kenya à une chevauché de concert sur 3000 m steeple, devant le reste de l’Europe".
Sur le stade des J0-1992, où Marie-José Pérec avait cueilli l’or olympique du 400 m en 1992, la France a tiré la première avec les messieurs du relais.
"C’est une belle médaille d’or, c’est une médaille d’or collective. Pour moi, c’est la plus précieuse celle-là. C’est une victoire technique, pas seulement des quatre hommes, je pense aussi aux remplaçants. C’est la victoire de tout le staff technique", a expliqué Lemaitre, âgé de seulement 20 ans.
En 38 sec 11/100, le junior Jimmy Vicaut, Lemaitre, Pierre-Alexis Pessonneaux et Martial Mbandjock, qui obtient également sa troisième médaille, ont devancé les Italiens (38.17) et les Allemands (38.44).
Quelques minutes plus tard, leurs collègues féminines ont échoué de peu pour la victoire. Impeccables dans la transmission du bâton, les Ukrainiennes ont privé les Bleues de l’or (42.29 contre 42.45). Mais sans effacer le sourire radieux de Myriam Soumaré. "J’ai trois médailles de trois couleurs différentes, je ne peux rien demander de plus. Il n’a pas manqué grand chose", a souligné la Val-d’Oisienne, déjà en argent sur 100 m et victorieuse sur le demi-tour de piste.
Puis sont venus les grands gabarits du Rémois Mekhissi, le vice-champion olympique, et du Messin Bob Tahri, médaillé de bronze aux Mondiaux-2009. Les deux frères-ennemis avaient décidé en chambre d’appel d’une course d’équipe, tactique logique au vu du bilan européen de la saison qui les plaçait nettement au-dessus des autres finalistes.
Mekhissi, le cadet, s’est imposé au sprint dans l’excellent temps de 8 min 07 sec 87, contre 8 min 09 sec 28 à Tahri, et loin devant l’Espagnol José Luis Blanco (8:19.15).
"Il ne peut y avoir qu’un gagnant mais quand même, aujourd’hui, c’est la France qui gagne, a souligné le vainqueur. "On a fait une course d’hommes, on a pris nos responsabilités tous les deux", a répliqué le perdant magnifique.
A ces médailles collectives se sont greffées, dans l’élan, celles en argent de Hind Dehiba (1500 m) et de Kafétien Gomis (longueur).
L’ancienne Marocaine, suspendue pour deux ans en 2007 après un contrôle positif à l’EPO, a confirmé son récent record de France sur la distance.
"Ca y est, je la tiens. Enfin". Ce cri du coeur de Gomis, 30 ans, symbolise la volonté du Lillois, qui avait décidé l’an dernier de quitter le Nord pour "passer un cap". En franchissant 8,24 m à sa 6e et ultime tentative, après une série de quatre nuls, Gomis a donné un nouveau cours à sa carrière derrière l’inaccessible Allemand Christian Reif (8,47 m).
Le numéro un français Salim Sdiri, en tête après le 1er essai (8,20 m), a fini au pied du podium.
Source : AFP