À l’occasion de la foire agricole de Bras-Panon, l’État a annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif destiné aux emplois saisonniers. 300 euros seront versés aux coupeurs de canne et aux casseurs de letchis. Un coup de pouce financier qui pourrait répondre au manque de main-d’œuvre dans le secteur.
Une prime pour mobiliser plus de saisonniers dans les champs de canne, c’est la nouvelle annonce du gouvernement. Pour les agriculteurs c’est une fausse bonne nouvelle. Selon eux, le manque de main d’œuvre n’est pas qu’une simple question d’argent.
"Je pense qu’il faudrait carrément redorer le métier. Nous agriculteurs, nous n’avons pas honte de notre métier, mais on aimerait bien que l’enseignement propose de bons ouvriers qualifiés", confie Juliette Masson, Agricultrice à Bras Panon.
Aujourd’hui un saisonnier touche environ 1400 euros net. A cela s’ajoute la prime R+ de 600 euros. Avec le nouveau dispositif de l’État, le travailleur pourrait cumuler ces sommes avec la nouvelle prime de 300 euros versée au bout de 2 mois de travail.
Une somme importante, qui selon les agriculteurs pourrait en décourager plus d’un. En effet, avec un salaire élevé sur plusieurs mois, certaines prestations sociales pourraient leur être enlevées.
"Beaucoup de saisonniers ne veulent pas qu’on les déclare. Ils ont peur de perdre le RSA et les minimas sociaux", indique Axel Hoarau, planteur de canne au tampon.
Chaque année, la main-d’œuvre se fait de plus en plus rare dans les champs. Elle reste pourtant indispensable pour l’agriculture péi. "On fera un bilan en fin d’année pour voir si cela fonctionne. C’est une première étape, il faut persévérer pour qu’on puisse produire correctement", explique Olivier Fontaine, Secrétaire général de la chambre d’agriculture.
Une nouvelle réunion du comité paritaire de la canne et du sucre devrait avoir lieu prochainement pour préciser les modalités de cette prime. Elle devrait prendre effet dès la prochaine saison de coupe canne.