Une autoroute maritime d’environ 3 240 km a été établie dans le canal de Mozambique afin de protéger toute la partie sud-ouest de l’océan Indien des effets dévastateurs des marées noires.
30% du pétrole brut mondial, soit plus de 700 millions de tonnes, transitent chaque année entre les Seychelles, Madagascar, Mayotte et Comores, depuis le Moyen Orient pour rejoindre l’Europe et l’Amérique. Raison pour laquelle, la Commission de l’Océan Indien a décidé en 2008 de lancer un projet de construction d’une autoroute maritime dans le canal de Mozambique afin de prévenir tout risque de marée noire et autres menaces pouvant perturber l’écosystème et le secteur pêche au niveau de ces destinations touristiques.
« Chaque année, pas moins de 5000 navires longent ainsi le canal du Mozambique et passent entre les îles des Comores et l’atoll seychellois d’Aldabra, inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité » a indiqué la COI (Commission de l’océan Indien) sur Malango Actualités, annonçant officiellement la fin des travaux.
La direction réunionnaise des Affaires maritimes, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) ainsi que le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM), ont appuyé techniquement la COI dans ce projet. De leur côté, la banque mondiale, à travers le Fonds pour l’environnement mondial, et l’Union européenne par le biais du Programme de gestion des ressources marines et côtières, ont contribué financièrement aux travaux dont le coût total est estimé à quelque 19 millions d’euros.
Cette autoroute maritime relie Kenya, Tanzanie, Mozambique, Afrique du Sud à l’ensemble des cinq états insulaires membres de la COI dont l’Union des Comores, Madagascar, Seychelles, Maurice et la Réunion. Un « rail » de navigation a donc été mis en place afin de sécuriser le passage des navires dans le Canal de Mozambique. Par ailleurs, un centre de coordination régionale devra être opérationnel d’ici juin 2013. Il siègera dans les locaux du centre d’observation maritime de Cape Town en Afrique du Sud, précise la COI.
Chaque pays bénéficiaire possède donc désormais un plan de lutte contre les déversements d’hydrocarbures ainsi que des cartes détaillées de ses zones côtières les plus sensibles. Des experts ont déjà été formés pour gérer d’éventuelles situations de crise et chaque pays a été doté de matériel de confinement et de récupération d’hydrocarbures en mer afin de pouvoir agir plus rapidement en cas de d’incidents.