Aux Seychelles, l’attribution d’emplois pour les locaux est une priorité pour les autorités qui durcissent l’attribution des permis de travail pour les étrangers.
Le ministère de l’Emploi et des Affaires sociales ainsi que le ministère de l’Intérieur du Département de l’immigration ont fait une conférence de presse conjointe concernant l’emploi aux Seychelles.
Mercredi 10 février, un haut responsable a ainsi annoncé que le gouvernement a révisé son cadre de ’Gainful Occupation Permit’ (GOP). Cette décision a été prise pour permettre la disponibilité de plus d’emplois pour les locaux.
Le nouveau cadre prévoit que les étrangers titulaires d’un permis de travail valide, mais qui n’ont pas pu se rendre sur l’archipel, verront leur permis révoqué. Comme le rapporte Seychelles News Agency, trois domaines sont exemptés de cette mesure : les secteurs médicaux, de la pêche et de l’agriculture.
Benilda Cupidon, directeur général des migrations de la main-d’œuvre, a apporté plus d’explications concernant la nouvelle procédure concernant le certificat d’habilitation.
"Bien que le certificat reste, de nouvelles conditions y seront attachées", a-t-elle précisé. Entre autres, elle a révélé que les entreprises, titulaires du certificat d’habilitation devant soumettre au département la liste des postes vacants qu’elles envisagent de recruter.
Selon ses dires, le département de l’emploi évaluera toutes les nouvelles demandes par le biais de ses mécanismes internes. Lancé en juillet, ce dispositif a été révisé en décembre en prenant compte de la situation économique actuelle et le marché du travail aux Seychelles.
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Le renforcement du cadre du GOP répond à la déclaration, faite par le président Wavel Ramkalawan le mois dernier.
En effet, le chef de l’Etat a parlé de l’état de la nation en indiquant que les locaux étaient les premiers en ce qui concerne les opportunités d’emploi. "Nous voulons que les Seychellois soient la priorité et occupent ces postes (touristiques) ... Nous allons être plus sérieux en donnant de nouveaux GOP", a-t-il annoncé. Toutefois, il a signifié que si les Seychellois ne veulent pas travailler, les entreprises rechercheront automatiquement des travailleurs étrangers.
Aux Seychelles, il y a actuellement 17 026 étrangers de 25 nationalités, titulaires d’un permis de travail, la majorité étant des Indiens. Pourtant, en raison de la crise économique, 2 763 employés ont été licenciés, à ce jour, dont 1 757 étrangers et 1 213 Seychellois. En février, 1 765 demandes de renouvèllement de GOP ont été recensées, dont 1 220 ont été approuvées et 545 ont été refusées.
Devant les médias, Erica Dufrenne, agent principal de l’immigration, a souligné que des travailleurs étrangers ont été licenciés, et les employeurs ont obtenu une prolongation gratuite de trois mois de leur GOP pour faciliter leur rapatriement.
Pourtant, selon ses dires, certains patrons n’ont fait aucun effort pour renvoyer leurs employés chez eux, ainsi, cette mesure va prendre fin en raison des abus sur cette extension gratuite.
"A compter du lundi 15 février ... nous arrêterons de délivrer l’extension gratuite du GOP", a-t-elle martelé. Désormais, les employeurs devront venir renouveler le GOP pour leurs travailleurs et devront payer les frais du permis, sinon leurs employés seront illégaux dans le pays.
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