Dans toute l’Afrique, Seychelles est le seul pays à avoir atteint les six objectifs fixés par l’UNESCO à travers le programme Education pour tous- 2015.
Lors du Forum mondial sur l’éducation qui s’est tenu à Dakar en 2000, 164 états ont pris l’engagement d’honorer d’ici 2015 les 6 objectifs inscrits dans le programme Education pour tous de l’UNESCO. A mi- parcours, l’organisme onusien constate que plusieurs défis restent à relever, notamment dans les pays africains.
Selon les données disponibles, sur les 44 pays concernés en Afrique, 33 pourraient être à même de répondre à ces engagements, mais pas avant 2020. Un seul Etat sort du lot, les Seychelles. Pour l’archipel, le délai imparti, c’est-à dire celui de 2015, peut-être facilement respecté.
Plusieurs indicateurs confortent cette hypothèse, comme le rapporte l’agence officielle Seychelles News Agency :
- A travers le pays, le taux d’alphabétisation est déjà de 94% (2012)
- L’archipel a pris une longueur d’avance en instaurant en 1981 un système d’éducation gratuit. L’école y est obligatoire pour les moins de 16 ans. En cycle secondaire, seuls les uniformes sont à la charge des parents d’élèves, les livres et les frais de scolarité étant assumés par l’Etat.
- L’archipel dispose des infrastructures publiques nécessaires avec 33 établissements répartis dans les 3 îles principales. Sans parler du centre universitaire permettant aux jeunes seychellois de suivre des études supérieures…
A travers son programme, l’UNESCO entend " développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance, et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés ". Il s’agit entre autres de donner la possibilité " à tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme ".
Les signataires de la convention de Dakar promettent également de " répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l’acquisition de connaissances ainsi que de compétences nécessaires dans la vie courante ".
Pour l’éducation des adultes, le défi imposé est l’amélioration à hauteur de 50% du taux d’alphabétisation. Il s’agit aussi de leur assurer " un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente ". Des efforts doivent également être entrepris afin d’éliminer " les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005 et instaurer l’égalité dans ce domaine en 2015 ".
L’UNESCO insiste particulièrement sur le cas des jeunes filles, qui selon l’organisme, doivent bénéficier d’ " une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite " que les garçons. En dernier lieu, il est question d’assurer une éducation de qualité.
Au niveau du continent africain, le bilan reste encore assez mitigé quant à l’atteinte de ces objectifs. Ann Therese Ndong-Jatta, directrice du bureau de l’UNESCO à Dakar, estime qu’il faudrait peut-être songer à établir des objectifs " plus réalistes au contexte et aux réalités des diverses régions ".
A Mascate, Oman, se déroule actuellement la " réunion globale éducation pour tous ", visant à évaluer les efforts accomplis par les pays concernés. D’après le rapport mondial de suivi 2013-14 présenté au cours de cette session, 31 millions d’enfants, dont 53% sont des filles, sont toujours exclus du système scolaire. Il en est de même pour 22 millions de jeunes tandis que l’analphabétisme concerne 182 millions d’adultes.