A l’occasion du Nouvel An, le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, a transmis ses vœux, dans une vidéo pré-enregistrée.
Dans un communiqué, Jean-François Colombet, le préfet de Mayotte, a adressé ses vœux. Deux grands axes se sont dégagés dans ce message adressé à la population, rapporte Le Journal de Mayotte. Avec fermeté, il a tout d’abord, parlé des problèmes quotidiens auxquels les Mahorais sont confrontés. "L’année qui s’achève n’a pas réglé ces problèmes. Nous savons que la vie à Mayotte reste difficile et que nous devons encore fournir de très nombreux efforts pour améliorer durablement les choses", a-t-il indiqué.
"Mayotte a trop souffert au cours des dix dernières années de cette pression migratoire qui a tout désorganisé, l’offre de soins, l’offre scolaire, la cohésion de l’île", a réitéré le préfet. Il a ainsi parlé des résultats obtenus en 2019, dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. "Les résultats obtenus en 2019 sont bons, ils progresseront encore en 2020 , je m’y engage devant vous", a-t-il clamé en précisant conduire sans faiblir cette lutte.
D’ici quelques semaines, les chiffres des reconduites seront communiqués. Toutefois, on sait déjà que la barre des 25 000 expulsions a été dépassée, et que l’objectif en décembre était de 27 000, un record absolu.
Par ailleurs, pour ceux qui aident les clandestins, le message du préfet a été également très clair. "Nous éloignerons davantage les étrangers qui n’ont pas été autorisés à séjourner sur notre territoire national, mais nous serons également intraitables avec ceux qui facilitent cette immigration", a-t-il prévenu. Il s’agit des personnes offrant un travail illégal, souvent rémunéré de façon indigne, aux étrangers irréguliers.
"Nous mettrons en œuvre une politique déterminée pour combattre les marchés informels, destructeurs d’emplois et véritables freins au développement d’une agriculture mahoraise saine et efficace", a précisé le préfet. Dans ce sens, pour empêcher la prolifération des bidonvilles, une stratégie volontariste sera entreprise et en concertation étroite avec les maires, un effort important sera déployé pour les réduire.
Concernant les violences urbaines, il a également rappelé que les dernières semaines ont été rudes dans quelques quartiers confrontés à la violence de certains. "Nous n’accepterons pas qu’une poignée de jeunes délinquants violents perturbent la vie sociale de l’île. Nous garderons en mémoire tous les outrages, toutes les violences, tous les excès (…)", a-t-il précisé. Il a ainsi fait part de sa détermination de neutraliser les plus violents et donner, ainsi, aux jeunes, les plus fragiles et les plus manipulés, des raisons d’espérer.
Après avoir annoncé avec fermeté ces problèmes, le préfet de Mayotte a également annoncé un second axe, remplie d’espérance et d’optimisme, en parlant des emplois et des hydrocarbures.
"L’avenir de Mayotte est désormais prometteur. Le contrat de convergence montera en puissance en 2020", a-t-il révélé.
Avec ce projet, l’activité économique, générée par la seule commande publique va donner des emplois pour les jeunes, en particulier. Ces travails vont octroyer du pouvoir d’achat et du carburant, essentiel pour le développement de notre économie. "Viendra ensuite la piste longue que le Président de la République a annoncé lors de son voyage officiel du mois d’octobre dernier", a-t-il poursuivi.
Dans ce communiqué, le préfet a annoncé la mise en place du comité de pilotage, dès la fin du mois de janvier. D’après lui, ce comité associera les élus et les acteurs économiques "pour que rien ne vienne entraver la réalisation de ce projet qui va tant apporter à Mayotte !".
Il n’a pas également oublié de mentionner les 150 milliards de dollars qui seront investis, dans les trente prochaines années, à 450 km de là, pour exploiter le gaz du canal du Mozambique. "Croyez-vous que cela ne soit pas prometteur pour le développement de Mayotte ? Nous avons de bonnes raisons d’espérer en des lendemains meilleurs que les jours que nous vivons aujourd’hui", a exhorté le préfet.
Pour conclure sa présentation des vœux, il a lancé un appel à l’engagement de la population. "En toute amitié, je vous le dis, chères Mahoraises, chers Mahorais, c’est vous, c’est vous qui êtes, dans de nombreux domaines, les premiers acteurs, les premiers décideurs du destin de Mayotte". Avant de conclure son discours, il a annoncé avoir confiance aux habitants et leur a souhaité une très bonne année. "Oua mahoré moussi changué bé sirkali ya na wagnou ! moua mouéma", a-t-il conclu.
>>> Lire d’autres articles sur Mayotte