La gendarmerie de Pamandzi à Mayotte a démantelé un réseau de trafic de papiers d’identité destinés aux personnes en situation irrégulière. Une femme, cerveau présumé du trafic, a été interpellée lundi.
Nouveau démantèlement d’un trafic de titres de séjour à
Mayotte. Une femme répondant au nom d’Anrafa a été interpellée par les gendarmes de Pamandzi lundi 10 février à l’aube, vers 6 heures, heure mahoraise. Elle est accusée d’avoir orchestré un vaste trafic de documents administratifs auprès des personnes en situation irrégulière à Mayotte.
Agissant avec la complicité de son mari, qui lui aussi a été arrêté, Anrafa aurait vendu aux sans-papiers débarquant sur l’île aux parfums des titres de séjour à un prix variant de 2 500 à 5 000 euros, le montant étant fixé selon le cas des acheteurs.
D’après Le Journal de Mayotte, cette femme aurait déjà amassé plus de 100 000 euros. « Lors de son audition, elle a reconnu être à la tête de cette escroquerie et donc, avoir reçu près de 100.000 euros ».
Lors d’une perquisition menée à son domicile, les éléments des forces de l’ordre ont découvert plusieurs documents administratifs, ainsi que des photographies d’identité, actes de naissance, attestations d’hébergement et factures, précise le quotidien mahorais.
Après un jour de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Pamandzi, Anrafa a été mise en examen mardi pour « escroquerie, aide au séjour irrégulier, faux et usage de faux » avant d’être écrouée à la maison d’arrêt de Majicavo à Koungou. En revanche, son mari a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Depuis le 31 mai 2013, les enquêteurs étaient sur la piste d’Anrafa, qui s’est déjà faite une place dans le « marché de la clandestinité » en faisant l’acquisition d’« une embarcation pour effectuer des traversées VIP entre Mayotte et les Comores », commente Le Journal de Mayotte.
D’après des sources proches de l’enquête, près de 200 personnes seraient concernées par cette affaire d’escroquerie. Mercredi soir, la gendarmerie de Mayotte a lancé un appel à l’endroit de « toutes personnes victimes d’Anrafa à prendre contact avec le centre opérationnel en composant le 17 ou le 02 69 60 91 35 ».