Les professionnels de santé ont fait part de leur inquiétude face au contexte sanitaire de Mayotte. Une quarantaine de soignants et des grévistes de l’ARS ont alors signé une tribune adressée aux élus.
Leur tribune a été adressée aux candidats aux départementales. Une quarantaine de professionnels de santé ainsi que des grévistes de l’ARS Mayotte ont dénoncé le décalage entre les mesures dédiées à la prise en charge de la Covid-19 et celles appliquées pour les autres maladies dans le département. "L’état de santé de la population mahoraise ne cesse de se dégrader dans l’indifférence la plus totale", ont-ils écrit sur les propos relayés par le Journal de Mayotte. Ils reprochent notamment l’écart entre les annonces du Plan régional de Santé 2 et la pratique.
Les soignants dénoncent l’absence de chiffres réels à propos de l’état de santé global des Mahorais. Plus encore, la situation se complique sur le plan des compétences. Tous les domaines même le secteur libéral et associatif tirent la sonnette d’alarme. Au Centre hospitalier de Mayotte, les médecins et infirmiers se font rares, notamment les médecins spécialistes. Dans la foulée, la maternité est en train de craquer et les services d’hospitalisation sont saturés à cause d’un manque chronique de lits et de personnel. Avec ces nombreuses défaillances, la santé mentale est également laissée à l’abandon.
Dans leur appel aux élus, les soignants ont souligné l’importance de la mise en place de la Santé communautaire initiée par l’institut Renaudot à Mayotte. Par ce programme, la population devient actrice et prend en charge son état sanitaire. "Si nous ne réagissons pas rapidement, notre île court à la catastrophe sanitaire réelle", ont-ils conclu.
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