La mairie de Koungou, à Mayotte, a été incendiée dans la nuit du lundi 27 septembre. La gendarmerie a fait le point sur ces évènements qui ont eu lieu après des manifestations contre la destruction d’un bidonville.
Dans le cadre de la lutte contre l’habitat illégal, une opération de destruction d’un bidonville a été entreprise à Koungou. Lundi 27 septembre, des manifestations contre la démolition ont eu lieu dans cette deuxième commune la plus peuplée de Mayotte. De nombreux éléments des forces de l’ordre ont été mobilisés, avec 132 gendarmes départementaux et mobiles. Un hélicoptère de la SAG de Pamandzi a été également déployé, rapporte le Journal de Mayotte.
Durant la journée, les manifestants ont dressé quelques barrages, mais les violences ont commencé vers 19 heures. La gendarmerie estime qu’il s’agit de représailles contre l’opération de démolition.
Selon elle, plus d’une centaine d’individus très hostiles et très mobiles ont érigé des barricades enflammées à différents endroits du village sur la RN1. Ils ont également pillé les automobilistes, blessant deux d’entre eux. Les forces de l’ordre ont été harcelées et ciblées par des jets de projectiles.
Les militaires ont riposté en lançant des grenades lacrymogènes. Les délinquants se sont déplacés dans le centre du village avant de tenter d’incendier les locaux de la police municipale. Ils ont pillé une habitation principale, et dégradé des véhicules stationnés sur le parking de la mairie, puis en brûler deux. Cela a provoqué l’incendie partiel du bâtiment communal. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont dépêchés, mais de nouvelles barricades, installées à la hauteur de la maison d’arrêt de Majicavo, ont ralenti leur arrivée.
Le commandement de la gendarmerie de Mayotte a mobilisé près de 66 militaires durant la nuit. Ils ont été soutenus par 14 personnels de la Direction territoriale de la police nationale. L’hélicoptère de la SAG de Pamandzi et deux équipages de véhicules blindés (VBRG) ont été également déployés. Pour rétablir l’ordre et sécuriser la population, ils ont lancé 200 grenades lacrymogènes, et tiré 5 LBD (Lanceur de balles de défense). Trois mineurs ont été interpellés au cours des affrontements.
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