Le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, a affirmé qu’il y avait un lien direct entre la flambée de violence sur le territoire et l’arrêt des éloignements des clandestins.
Depuis plusieurs années, Mayotte connaît une hausse d’insécurité. Mais ces dernières semaines, une inflation de violences a été enregistrée. Le préfet de cette île française a même reconnu des faits d’une extrême gravité.
Ce lundi 31 août, Jean-François Colombet a affirmé au micro de Mayotte 1re qu’il y avait un lien direct entre l’arrêt des éloignements des clandestins et cette hausse de violence à Mayotte. "Ça n’est pas politiquement correct de le dire, mais je le dis et j’assume mes propos : il y a un lien direct entre l’arrêt de l’éloignement et la flambée de violence, car il y a un sentiment d’impunité qui s’est installé", a-t-il expliqué.
Plusieurs manifestations d’habitants et de pompiers ont été organisées afin de dénoncer les violences à Mayotte. Au mois d’août, des forces de l’ordre, des pompiers et des habitants ont été violemment attaqués, relate Le Figaro.
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L’Insee a indiqué que 50 % de la population de Mayotte est de nationalité étrangère, dont la majorité vivant clandestinement sur l’île française. Selon le préfet Colombet, Mayotte n’a pas pu reconduire les clandestins dans leur pays, depuis le 16 mars, soit au début du confinement.
"Ce sont 13 000 personnes que nous aurions dû reconduire (...) et qui se livrent à des luttes territoriales, qui donnent lieu à une délinquance d’appropriation, parce qu’il faut bien qu’elles vivent, qu’elles trouvent une ressource. Donc nous subissons de plein fouet l’arrêt des éloignements", a-t-il déclaré.
Depuis le 6 août, les éloignements avaient repris à raison d’un bateau hebdomadaire, mais cela est insuffisant, précise Jean-François Colombet.
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