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Alors que le sommet de la Commission de l’océan Indien approche, le flou diplomatique autour de Mayotte demeure. La députée Estelle Youssouffa dénonce l’attitude jugée trop passive de la diplomatie française.
Dans quinze jours, les chefs d’État de la COI se retrouveront à Madagascar. Les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles, ainsi que la France pour La Réunion y seront représentées. Mayotte, 101e département français, reste exclue. Cette situation perdure à cause du refus catégorique des Comores qui continuent de contester la souveraineté française sur l’île. Ce contexte diplomatique figé prive les athlètes mahorais de symboles nationaux aux Jeux des îles, malgré leur appartenance à la République française.
Face à cette anomalie persistante, Estelle Youssouffa a interpellé le gouvernement. D’après le Journal de Mayotte, elle s’est étonnée de l’inaction du Quai d’Orsay, malgré les propos virulents des autorités comoriennes et russes. Celles-ci dénoncent une supposée militarisation de Mayotte, en réponse aux annonces de renforcement des forces de sécurité par le ministre Manuel Valls. Pour la députée, ce mutisme est une forme de renoncement face aux attaques contre la souveraineté nationale.
C’est Benjamin Haddad, représentant du ministère de l’Europe, qui a répondu. Il a évoqué une possible inclusion de Mayotte via les programmes de la COI, sans confirmation d’une reconnaissance pleine. « Il y aura des échéances ministérielles qu’elles soient agricoles ou des Affaires étrangères au niveau de la COI pour faire en sorte que Mayotte soit intégrée » ?, a-t-il déclaré. Cette approche n’a pas convaincu Estelle Youssouffa qui accuse le gouvernement de ménager les Comores, malgré l’impasse des négociations. Pour elle, la France doit cesser de cautionner un système où Mayotte est exclue d’une organisation pourtant financée par les contribuables français. Elle l’affirme : il n’est plus question d’humilier l’île au nom de compromis diplomatiques.
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