Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA
Depuis 2024, le paludisme regagne du terrain à Mayotte. Bien que la maladie ait été déclarée éliminée localement, les cas importés changent la donne.
Mayotte a franchi un cap en 2020 en éradiquant le paludisme local. Pourtant, cette victoire reste fragile. En 2024, les autorités ont recensé 119 cas, soit une hausse de 213 % par rapport à l’année précédente. La majorité des infections provient des Comores, en particulier de Grande-Comore, où une épidémie est en cours. Cette situation met en lumière la vulnérabilité du département français, où chaque cas importé constitue un risque de réintroduction du parasite. « Le nombre de cas importés en 2024 représente le plus grand total de cas enregistré depuis 2010, et la situation continue de se détériorer au début de l’année 2025 avec déjà 20 cas signalés. », rapporte le Journal de Mayotte.
Le Centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été mis à rude épreuve. Parmi les patients, un tiers a été hospitalisé, et sept d’entre eux ont dû être admis en réanimation. Les cas les plus sévères se concentrent à Mamoudzou, zone densément peuplée. Même si aucun décès n’a été signalé, la situation confirme l’importance d’un dépistage rapide pour limiter les complications. Le système de santé doit rester sur le qui-vive pour éviter une surcharge.
La recrudescence des cas de paludisme à Mayotte est étroitement liée à la dynamique sanitaire des territoires voisins. L’épidémie de chikungunya à La Réunion, qui a entraîné un cas autochtone signalé à Mayotte, illustre les risques transfrontaliers. Cette situation a conduit à l’activation du niveau 2A du plan ORSEC. Par ailleurs, le passage du cyclone Chido en décembre 2024 a affaibli les structures de santé locales. Face à cette double menace, une coopération renforcée dans la région apparaît indispensable pour contenir les risques épidémiques.
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