Illustration - Alain ROBERT/SIPA
Le manque de places, les procédures administratives et l’instabilité locale en sont les principales causes.
À Mayotte, de nombreux enfants restent exclus du système scolaire. Djaouda a 12 ans. Grâce à l’association Le Village d’Eva, elle a récemment appris à lire. Elle fait partie des milliers d’enfants mahorais non inscrits dans une école publique. À Koungou, commune de plus de 30 000 habitants, l’association l’aide à rattraper ce retard. Dans une salle improvisée en classe, elle étudie chaque matin avant de profiter de sa pause déjeuner.
L’association gère quatre centres, chacun accueillant environ 80 enfants. Elle dispense des cours et accompagne les familles dans leurs démarches. L’objectif est clair : créer un environnement scolaire pour les jeunes laissés de côté. D’après la coordinatrice Soizic Truong, ces établissements ont été mis en place pour pallier le manque d’infrastructures dans la région.
Une étude menée entre 2022 et 2023 évoque entre 5 300 et 9 500 enfants non scolarisés. À Mayotte, le taux de natalité reste le plus élevé de France. En 2023, l’île comptait 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées. Mais le cyclone Chido a détruit plusieurs établissements.
L’archipel est confronté à une forte immigration, en provenance notamment des Comores et de l’Afrique de l’Est. Beaucoup de familles n’ont pas les documents nécessaires pour inscrire leurs enfants. Pour Jim Sermeth, chercheur en sciences de l’éducation, l’écart culturel constitue un obstacle dans les procédures administratives.
À Tsingoni, la Chambre régionale des comptes critique la quantité importante de documents exigés lors des inscriptions scolaires. Elle estime que cette pratique pourrait restreindre l’accès à l’école pour les enfants étrangers. Le maire, Issilamou Hamada, explique que ces exigences permettent de vérifier l’authenticité des attestations fournies. Il affirme avoir accepté toutes les demandes, sans pouvoir garantir une affectation à cause du manque de places.
Source : Ouest-france.fr