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Le ministre en charge des Outre-mer, Manuel Valls, a effectué une visite de deux jours à Mayotte pour évoquer les urgences du territoire. Eau, immigration, reconstruction : les sujets sont nombreux, mais les réponses tardent.
En déplacement à Mayotte pendant deux jours, Manuel Valls a reconnu la gravité de la situation hydrique. Les Mahorais devront encore affronter deux années difficiles et les tournées d’eau resteront en place. « Ce n’est pas une situation facile, et malheureusement, il n’y aura pas d’amélioration avant plusieurs années », a déclaré le ministre lors d’une interview accordée à Mayotte 1ère. Malgré les forages réalisés sur six sites, qui augmentent la production de 3 900 m³ par jour, la demande dépasse toujours l’offre. La construction de la seconde usine de dessalement est prévue pour 2027. Une troisième retenue est également en projet. D’ici là, l’État utilisera des solutions provisoires comme les navires de dessalement et les camions-citernes. Le ministre a rappelé que ces mesures ne suffiraient pas et que le retour à une distribution stable prendrait du temps.
Le ministre a également évoqué les conséquences des catastrophes naturelles, notamment le passage du cyclone Chido. « Mayotte a été dévastée, la situation est très difficile, personne n’a dit qu’on reconstruirait tout en quelques semaines », a-t-il souligné en exprimant sa solidarité envers les Mahorais. La loi d’urgence adoptée en février permet de démarrer les premiers chantiers. Un budget de 100 millions d’euros est consacré à la rénovation des écoles et des logements. Les premières améliorations devraient être visibles en juin 2025. Par ailleurs, deux lois spécifiques à Mayotte doivent faciliter les démarches administratives. Le ministre a reconnu que de nombreux obstacles subsistaient, malgré des projets lancés sur plusieurs fronts.
Parmi les autres sujets abordés figure le titre de séjour spécifique à Mayotte qui reste maintenu. Le ministre a fermement démenti les rumeurs de sa suppression. Manuel Valls a rappelé que son abrogation créerait un risque d’afflux migratoire. L’État souhaite reconduire 35 000 personnes en situation irrégulière. Pour cela, les moyens de contrôle aux frontières seront renforcés. Côté infrastructures, Valls soutient le projet du port de Longoni, jugé stratégique. L’agrandissement de l’aéroport reste en suspens. Le ministre renvoie la responsabilité du choix de son emplacement aux élus locaux. Une loi programme est en préparation pour encadrer ces transformations. Selon lui, il est temps de passer des promesses aux actes.
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