Comme il l’avait promis, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls se rendra à Mayotte dans le sillage de sa visite à La Réunion. "Mon déplacement aura lieu au mois d’avril", a-t-il confirmé.
En novembre dernier, Manuel Valls avait promis qu’il allait se rendre à
Mayotte « très prochainement », selon ses propres termes.
Au cours d’une séance entre les députés et le gouvernement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, jeudi matin, le ministre de l’Intérieur a lui-même annoncé son prochain déplacement sur le 101
e département programmé en avril, soit d’ici deux mois. Il s’agit d’une tournée qui le mènera également à
La Réunion.
Manuel Valls n’a toutefois avancé aucune date précise concernant ses visites mais a assuré qu’il entreprendra ses voyages après les élections municipales. Intervenant jeudi matin devant l’Assemblée nationale, le député mahorais Boinali Saïd a demandé au ministre Manuel Valls les raisons pour lesquelles il n’y a pas de Zone de Sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, qui subit pourtant les affres de l’insécurité grandissante et préoccupante.
Lors de son allocution, l’élu de la circonscription 1 de Mamoudzou a dressé l’état des lieux de l’île au parfum, qui fait face aux divers actes de délinquance, des cambriolages, des violences physiques, des atteintes aux biens…au grand dam de la population.
Prenant à son tour la parole, Manuel Valls a démontré qu’il maîtrisait parfaitement les problématiques de Mayotte. « Vous avez raison, Mayotte est confrontée à d’importants phénomènes de délinquance qui préoccupent les élus et bien évidemment la population. Il faut une action de longue durée, en profondeur, pour lutter efficacement contre cette délinquance ancrée dans le territoire. Policiers et gendarmes doivent agir dans plusieurs directions, pour lutter contre la délinquance qui concerne aussi les mineurs, mais ils sont aussi impliqués activement dans la lutte contre l’immigration clandestine. Comme pour d’autres territoires et vous avez raison de le rappeler Monsieur le député, l’opportunité de créer une ZSP à Mayotte pourra être examinée car plusieurs ZSP seront encore créées dans les mois et les années qui viennent », déclare le ministre de l’Intérieur, avant de réitérer son intention de venir à Mayotte afin de se pencher de plus près sur la situation mahoraise.
« Et à l’occasion de mon déplacement qui aura lieu au mois d’avril, j’espère cette fois-ci qu’il est bien acté, à La Réunion et à Mayotte, j’aurai sans doute des annonces à faire dans ces domaines là pour renforcer la lutte contre la délinquance, contre la criminalité, en étant parfaitement conscient, comme l’est l’ensemble du gouvernement, des difficultés de votre territoire. Alors la mobilisation des forces de l’ordre produit cependant des résultats, en zone de police par exemple les violences aux personnes ont diminué en 2013 de 8%, en zone gendarmerie, l’augmentation de ce type d’infraction nous contraint à poursuivre les efforts et à accentuer les actions qui sont déjà menées. S’agissant des cambriolages, la situation est très préoccupante à Mayotte, comme dans toute la France depuis plusieurs années. J’ai lancé en septembre dernier un vaste plan national d’actions de lutte contre les cambriolages, ce plan est donc aussi l’objet d’une déclinaison spécifique à Mayotte, afin de renforcer la coordination et l’efficacité des services d’enquête, mais aussi pour développer les actions de prévention », poursuit Manuel Valls, dans des propos rapportés par le site d’informations Mayotte Orange.
Et lui de conclure : « Et au delà de l’action policière et judiciaire, la délinquance à Mayotte appelle des réponses de fond impliquant tous les leviers de l’action publique et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés que sont les collectivités territoriales. Je connais la complexité, la sensibilité de la situation à Mayotte, l’attente forte de l’État de la part des élus locaux, la demande de protection de la population, la sécurité doit évidemment être assurée en métropole comme dans les départements d’Outre-Mer et nos compatriotes de Mayotte doivent savoir qu’avec eux, nous sommes préoccupés. Nous voulons apporter des réponses et nous les apporterons Monsieur le député, croyez-moi ».