L’île de Mbouzi à Mayotte a été le théâtre d’un véritable massacre. Une cinquantaine de makis ont été retrouvés morts ou agonisants dans la réserve naturelle. Les associations de protection des animaux montent au créneau, ainsi que la préfecture de Mayotte.
C’est une cinquantaine de spécimens qui ont été retrouvés sans vie dans l’enceinte de la réserve naturelle de Mbouzi il y a une semaine. En surpopulation, les animaux ont vraisemblablement été empoisonnés avec de la mort aux rats et ont succombé. Pourtant , en début de mois, des solutions avaient été trouvées pour réduire leur nombre, notamment par la stérilisation.
Ce sont les membres de l’association Maecha Komba na Zoumbé (MKZ) qui ont signalé aux autorités cette découverte macabre. L’ilot Mbouzi est une réserve naturelle de forêt sèche occupée par plusieurs centaines de lémuriens importés par l’association "Terre d’Asile". Devant l’accroissement constant de leur population, le Conseil National de la Nature (CNPN) a demandé la mise en oeuvre d’un plan visant à limiter leur nombre. Ce plan avait été défini et en concertation avec l’Etat, les associations, les collectivités et les experts, une première mesure de contraception des animaux avait été engagée (cf linfo.re : Des makis de Mayotte stérilisés).
Mais les lémuriens ont été la cible d’un acte de malveillance et une cinquantaine d’entre eux ont été décimés. L’association Terre d’Asile craint que ce bilan ne s’alourdisse dans les prochains jours, estimant qu’une centaine d’animaux pourraient avoir été empoissonnés.
Devant ces actes, les services de l’Etat, notamment la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) et la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) sont intervenus sous l’autorité du préfet de Mayotte Thomas Degos. La DEAL a réalisé une inspection sur les lieux et le chef de service de l’alimentation de la DAAF a réalisé une autopsie ainsi que des prélèvements à des fins d’analyse. La préfecture de Mayotte a déposé plainte par la préfecture ainsi que le gestionnaire auprès des autorités compétentes.
Plusieurs associations protectrices des animaux comptent également déposer plainte contre X, l’une pour destruction d’espèces protégées et l’autre pour acte de cruauté. Ces structures espèrent que l’Etat prendra des mesures rapides pour protéger les animaux et nettoyer la zone de 3 hectares.
Pour rappel, c’est en 1997 que les makis ont été introduits sur l’île de M’Bouzi à l’Est de Mayotte où une réserve naturelle a été créée en 2007. Mais les animaux ont proliféré et menaceraient l’équilibre environnemental de l’île. (cf. Linfo.re : 730 makis menacés d’abattage à Mayotte). Les associations se battent pour éviter l’euthanasie de ces animaux et tentent de trouver d’autres portes de sortie.