Illustration - Alain ROBERT/SIPA
"On nous raconte des mensonges, tout se fait sans nous !", a dénoncé le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili lundi au cours d’une conférence de presse.
Le sénateur Saïd Omar Oili a exprimé son profond mécontentement face à l’absence de concertation sur la loi de programmation pour Mayotte. Il pointe du doigt un manque de transparence et une marginalisation des élus locaux. Lors d’une conférence de presse à Mamoudzou, il a déploré que les élus mahorais n’ont été ni consultés ni informés des décisions engageant durablement leur territoire. Il reproche également au gouvernement de ne pas avoir transmis plusieurs documents essentiels à l’évaluation du projet à savoir le rapport des inspections post-Chido, le bilan complet des reconduites à la frontière en 2024, ainsi que celui du contrat de convergence. "Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais et leur dire la vérité sur les textes qui les concernent très directement et impacte l’avenir de cet archipel. On nous raconte des mensonges, tout se fait sans nous.", a-t-il lâché sur les propos repris par le Journal de Mayotte.
Le sénateur met en doute les chiffres annoncés pour la reconstruction de l’île, notamment les 5,3 milliards d’euros évoqués. Saïd Omar Oili regrette le manque d’éléments concrets pour appuyer cette somme. Concernant la piste longue, il s’oppose fermement au projet sur Grande-Terre, rejeté selon lui par les Mahorais, et dénonce une manipulation politique. Il critique également l’absence de base navale dans le texte de loi, alors que le besoin en infrastructures de défense face à l’immigration clandestine est, selon lui, urgent. "J’ai entendu le préfet parler d’un coût de 7 milliards d’euros pour le projet de piste longue en Petite-Terre et de 1 milliard pour le projet de Grande-Terre. Mais où a-t-il eu ces chiffres ? Je n’ai vu aucun rapport à ce sujet. Il y a beaucoup de mensonges…", a-t-il lâché.
En ce qui concerne le fonctionnement de l’établissement public chargé de la refondation, Saïd Omar Oili a aussi fait part de ses inquiétudes. Il affirme que les élus mahorais sont exclus des décisions, l’autorité finale revenant au général Facon. Par ailleurs, il redoute que l’ingénierie des projets soit centralisée à Paris. Enfin, il critique la coopération régionale entravée, selon lui, par des normes françaises et européennes trop strictes. Il prévoit donc de déposer plusieurs amendements, notamment sur le droit du sol et la piste longue, afin de rééquilibrer les débats.
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