Ces sept dernières années, Mayotte totalise 382 nouveaux cas de lèpre dont 41 diagnostiqués en 2013. Les autorités sanitaires locales ont révélé des cas importés d’Anjouan, de Mohéli et de Madagascar.
La lèpre continue de sévir dangereusement à Mayotte où 41 nouveaux cas, majoritairement des hommes, ont été rapportés en 2013 contre 39 en 2011 et 34 en 2012. Le secteur de Mamoudzou a été le plus affecté avec 11 cas dont 7 autochtones et 4 importés selon les données de l’Agence régionale de santé ou ARS-OI.
L’an passé, 112 patients étaient suivis au niveau du service de léprologie du Centre hospitalier de Mayotte, avec une forte prédominance de la forme multibacillaire. La plupart d’entre eux sont soumis à des traitements de deux ans, indique dans le Journal de Mayotte le Docteur Anne-Marie de Montera.
Cette dernière admet qu’il est difficile de dégager une tendance à partir de ces données. « Avec la lèpre, on est sur du long terme. Les phases d’incubation sont longues, jusqu’à une dizaine d’années », explique-t-elle. Néanmoins, « la forte proportion des enfants de moins de 15 ans concernés chez nous- ¼ des malades diagnostiqués en 2013- indique une contamination récente dans le département », souligne cette spécialiste.
Sur l’ensemble du territoire français, Guyane et Mayotte sont les seuls départements où la lèpre est encore endémique, rappelle la presse mahoraise. Pour l’île aux parfums, la prévalence est encore estimée à 3,70/10 000 habitant, avec un taux de détection de 1,8/ 10 000.
Afin de contenir la maladie, l’Ars insiste sur la nécessité d’établir une coopération régionale avec l’Union des Comores étant donné que l’île d’Anjouan, se trouvant seulement à 70 km des côtes mahoraises, est la zone la plus touchée au niveau de l’Océan Indien, avec une prévalence de 5,54 pour 10 000 habitants selon les chiffres datant de 2010.