Mayotte reste le département français le plus touché par la lèpre avec 39 nouveaux cas détectés en 2011.
Avec un taux de prévalence de 3,70/10 000 habitants et un taux de détection de 1,8/10 000, Mayotte est l’un des deux seuls départements français où la lèpre reste endémique, selon l’Institut de Veille Sanitaire. Entre 2006 et 2011, 307 nouveaux cas de lèpres ont été diagnostiqués sur l’île aux parfums, les formes multibacillaires étant les plus répandues avec 87,2% des cas en 2011, année à laquelle 39 sujets contractaient encore la maladie. 17 des patients diagnostiqués à l’époque étaient originaires d’Anjouan, 1 de Mohéli et 1 de Madagascar, explique encore l’institut dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Durant la même année, 78 lèpreux figuraient dans la file active des autorités sanitaires dont 38 femmes et 40 hommes. La lèpre multibacillaire concernait 94% des patients, un indicateur inquiétant, semble-t-il puisqu’ « il souligne le risque d’une circulation et d’une transmission de plus en plus importantes du bacille ». La forme multibacillaire multiplie par 5,7 le risque d’évolution vers une incapacité de niveau 2 et elle est beaucoup plus contagieuse que la lèpre paucibacillaire, indiquent les auteurs de ce rapport.
Mayotte doit donc consolider sa politique antilépreuse ainsi que la surveillance si elle veut éradiquer définitivement la maladie. Parmi les mesures préconisées : renforcer le dépistage clinique et biologique à travers une sensibilisation de l’ensemble des personnels sanitaires ainsi que de la population locale, prévoir des formations annuelles à l’endroit des professionnels de la santé.
Une coopération régionale avec l’Union des Comores s’avère également nécessaire étant donné que l’île d’Anjouan, se trouvant seulement à 70 km des côtes mahoraises, est la zone la plus affectée au niveau de l’Océan Indien avec une prévalence de 5,54 pour 10 000 habitants en 2010.