L’Océan Indien, en même temps que le reste du monde, a célèbré hier la fête du travail. Les célébrations varient d’un pays à l’autre, mais le coup de semonce syndical est commun à toute la région.
Les îles de l’Océan Indien, à l’instar de la Réunion, Maurice, Madagascar ou Mayotte, s’associent à la célébration de la journée mondiale du travail, mais le 1er mai est surtout le jour tout indiqué pour faire entendre les revendications syndicales.
Après deux années de silence radio, Mayotte renoue avec la célébration de la traditionnelle fête du travail. A l’unisson, les principaux syndicats de l’île - UD FO, CGT Ma, SAEM et Sud Solidaire – se sont retrouvés dans les rues de Mamoudzou pour un grand défilé, rapporte le Journal de Mayotte, précisant que seule la CFE CGC a été la grande absente de la manifestation syndicale.
Pour marquer l’occasion, les syndicalistes mahorais ont répondu au mot d’ordre de grève lancé à l’échelle nationale : " Nous défilerons contre le plan d’austérité du gouvernement, la précarisation des emplois, la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d’achat ", avait affirmé El Anziz, secrétaire départemental d’UD FO.
Le coup de semonce local sera également mis en avant, a de son côté déclaré Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Ma, qui revendique, en particulier : "l’application du droit commun du travail dont le code du travail et la convention collective nationale, le déplafonnement de la retraite, l’application immédiate du texte existant sur la retraite complémentaire et pour finir, l’extension des minimas sociaux aux personnes âgées".
La Fête du travail n’avait pas été célébrée depuis deux années successives dans le 101e département, ce qui a fait craindre une faible mobilisation des travailleurs. L’appel à manifester avait été diffusé en boucle par les médias locaux. "Etant donné que nous avions délaissé cette journée au cours des deux dernières années, nous craignons que les habitudes soient perdues", a expliqué Balahachi Ousseni, Cisma CFDT.
Par ailleurs, l’île Maurice n’a pas été en reste au cours de cette journée commémorative. Grand rassemblement, messe œcuménique, dépôt de gerbes et autres programmes… ont rythmé la journée. Nouveauté cette année, les partis politiques de l’île n’ont organisé aucun meeting populaire. Une trêve qui a permis aux fédérations syndicales mauriciennes de prendre la parole et faire entendre leurs griefs.
La Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) a saisi l’opportunité pour défendre les droits des travailleurs dans les secteurs bancaires, financier, des technologies de l’information et de la communication et des ONG. Elle a exigé notamment la mise en place d’un salaire minimum. "Nous allons nous battre pour que ces secteurs puissent disposer eux aussi de Remuneration Orders", a déclaré Jane Ragoo, porte-parole de la CTSP. "L’absence de Remuneration Orders crée parfois des situations qui violent les droits fondamentaux des travailleurs", a-t-elle estimé.
La responsable syndicale dénonce également des conditions de travail qui laissent à désirer, notamment dans le secteur bancaire où "parfois, la direction ordonne aux employés de faire des heures supplémentaires sans rémunération supplémentaire".
La fête du travail s’est limitée à son caractère de jour férié à Madagascar. Pas de descente dans les rues, ni déploiement de pancartes ou banderoles. Les syndicats, comme la confédération des travailleurs de Madagascar (CTM), ont juste annoncé la tenue d’une journée de débat et de sensibilisation à la Tranompokonolona Analakely, Tananarive. Tandis que le parti politique Arema, fondé par l’ancien président Didier Ratsiraka, avait prévu d’organiser dans le quartier d’ Itaosy un carnaval, consacrée à la sensibilisation sur la lutte contre le travail des enfants.