Les 27 réunis à Bruxelles se penchent aujourd’hui et demain sur l’accession au statut de Région Ultra Périphérique (RUP) de Mayotte.
Une entrée éventuelle de Mayotte au sein des Rup (régions ultrapériphériques) de l’UE lui permettra de bénéficier d’importants fonds structurels européens pour financer divers projets dans différents secteurs porteurs de l’île. Une enveloppe de 475 millions d’euros est en jeu, pour la première période qui s’étend de 2014 à 2020.
Toutefois, l’accession de l’archipel à ce statut fait grincer des dents. En effet, des voix discordantes se sont déjà fait entendre au sein même de la communauté mahoraise. "En votant en faveur de ce nouveau statut pour Mayotte, vous soutenez un processus géopolitique qui déstabilise cette région, par la dangereuse balkanisation de l’archipel des Comores. La séparation impossible de ces populations et de ces îles, au nom d’une politique colonialiste d’un autre âge, est la source de beaucoup de souffrances constatées chez les habitants de Mayotte", écrivent les Indignés de Mayotte dans une lettre adressée aux députés européens. "La politique colonialiste française dans cette région, visant à empêcher l’autonomisation et le développement de cet archipel, n’est aujourd’hui un secret pour personne", poursuit la lettre.
Il faut savoir que les Rup (régions ultrapériphériques) font partie intégrante de l’Union Européenne, et par conséquent, la rupéisation de Mayotte lui permettra de bénéficier des avantages non négligeables, notamment en matière d’aides, d’agriculture, de pêche, ou de fiscalité. L’UE compte actuellement sept RUP, dont quatre départements français d’Outre-mer - Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion - ainsi que l’archipel espagnol des Canaries, et les archipels portugais des Açores et de Madère.