Une recrudescence du nombre de cas de coronavirus est constatée depuis quelques semaines à Mayotte. Santé Publique France a relevé les caractéristiques de cette deuxième vague.
Les dernières données, publiées par Santé publique France, ont montré une propagation rapide de la Covid-19 à Mayotte. Effectivement, le taux de positivité a augmenté de + 54% entre la troisième et la quatrième semaine de janvier, contre 39% la semaine précédente. Plusieurs caractéristiques concernant la seconde vague de la pandémie ont été révélées par les autorités sanitaires.
Comme le rapporte Le Journal de Mayotte, le variant sud-africain a été identifié dans 40 pays dont l’Union des Comores ou le Mozambique, des pays voisins de l’archipel. Il pourrait être l’une des causes de la rapide circulation du coronavirus. Santé publique France a indiqué que cette nouvelle souche soulève de nombreuses questions. Ainsi, pour déterminer ses caractéristiques génétiques, immunologiques, cliniques et épidémiologiques, de nouvelles études doivent être menées.
D’ailleurs, à Mayotte, 295 échantillons ont été séquencés, entre le 5 et le 15 janvier et le variant Sud-Africain a été identifié sur 77 d’entre eux, soit 26%.
Les rassemblements (fêtes privées, cérémonies), et le relâchement dans l’application des mesures barrières ont par ailleurs provoqué l’augmentation des cas positifs à Mayotte.
Malgré cette situation, Santé publique France a tenu à assurer que pour chaque cas, les recherches se divisent en deux parties. Premièrement, l’origine de la contamination, et deuxièmement, les cas contact, avec un dépistage immédiat pour les personnes d’un même foyer, et pour celles hors milieu familial, un délai de 5 à 7 jours suivant la date du dernier contact.
Le journal a également noté une autre caractéristique de cette seconde vague de coronavirus. Avec 22% de plus de cas, le nombre de cas asymptomatiques est, en effet, supérieur à celui des symptomatiques.
Selon les explications de Santé Public France, face à l’accroissement du nombre de cas, davantage de personnes contacts dont la majorité sont asymptomatiques, ont été dépistées. Cette hausse est également due à l’instauration de campagne de dépistage par territoire, ou encore les tests systématiques pour les voyageurs, légaux et illégaux.
Cette deuxième vague est aussi caractérisée par le fait que les enfants de moins de 15 ans sont davantage touchés. Pour la première fois depuis le début de l’épidémie, ceux âgées de moins de 15 ans présentent un taux d’incidence supérieur au seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants.
Par ailleurs, l’admission à l’hôpital après un passage aux urgences est dix fois plus importante, fin janvier avec 41%. Depuis la période de la seconde vague, 27 patients ont été admis en réanimation avec un diagnostic de Covid-19. Cette proportion représente 20% des cas admis depuis le début de la pandémie.
Entre décembre 2020 et février 2021, un tiers des 133 clusters recensés depuis le début de l’épidémie, sont enregistrés à Mayotte, selon Santé public France. Ces clusters n’ont toutefois provoqué que 15% des cas positifs si ce pourcentage est de 50% dans les entreprises publiques et privées (hors établissements de santé), 21% dans les associations, 17% dans le milieu familial et 5% les milieux scolaires et universitaires. Elle a précisé que l’identification de cluster devient de plus en plus difficile, car l’explosion du nombre de cas complique le contact-tracing.
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