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Alors que le chikungunya gagne du terrain à Mayotte, les habitants hésitent avec le vaccin XCHIQ, qui est pourtant autorisé en Europe.
Les cas de chikungunya augmentent à Mayotte, pourtant, très peu de personnes se dirigent vers les centres de vaccination. Depuis le début de la campagne, seulement cinq ont accepté l’injection du vaccin XCHIQ, selon nos confrères d’Outremer La Première. Ce chiffre est extrêmement bas, surtout face à la montée rapide des cas.
La prudence s’explique. Trois effets indésirables graves, dont un décès à La Réunion, ont semé le doute. Les autorités ont décidé d’exclure les plus de 65 ans de la campagne. Dans les rues, les voix sont claires. "Si ce n’est pas obligatoire, je ne le ferai pas", a confié une personne interrogée par le média. Beaucoup craignent des effets secondaires et préfèrent attendre.
Les échos du Covid résonnent encore dans les esprits. Les témoignages entendus lors du micro-trottoir réalisée le 6 mai traduisent une perte de confiance envers les vaccins récents. Le souvenir des polémiques autour des injections anti-Covid freine aujourd’hui l’adhésion au XCHIQ. Alors que certaines personnes hésitent, d’autres évoquent un rejet total.
À Mayotte, beaucoup préfèrent les soins à base de plantes. La pandémie de Covid-19 a ravivé ces pratiques. "On peut se soigner à la mahoraise aussi, pas forcément que les vaccins. Pour moi c’est mieux de se traiter ainsi", selon une habitante. Le vaccin devient alors secondaire. Pourtant, les chiffres parlent : 98 cas de chikungunya (dont 41 autochtones) ont été confirmés sur l’île.