Selon les conclusions du médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie sur le corps d’Ali El Anziz, l’homme de 39 ans est décédé des suites d’un massage cardiaque inapproprié. Un diagnostic contesté par la famille du manifestant, appuyée par le président du Conseil Général Daniel Zaïdani, qui a décidé de demander une contre-expertise.
La polémique enfle autour de la mort d’Ali El Anziz, le manifestant mahorais décédé dans des heurts violents entre protestataires et forces de l’ordre mercredi matin. Ces affrontements se sont déroulés place de la République en marge de défilé contre la vie chère. Dans la confusion, au milieu des gaz lacrymogènes et des tirs de flash-ball, un homme de 39 ans s’est effondré sur le sol en pleine rue. Cherchant à lui venir en aide, un passant lui a alors prodigué un long massage cardiaque, en attendant l’arrivée des secours. Transféré à l’hôpital, l’homme a succombé.
Dans un communiqué officiel, la préfecture a indiqué que l’homme avait été victime d’un malaise cardiaque . Une version démentie par de nombreux témoins affirmant que l’homme avait reçu un projectile. Un médecin envoyé de la Réunion a pratiqué hier à l’autopsie du corps du manifestant. Le procureur de la République Philippe Faisandier a présenté hier lors d’un point presse les résultats de l’autopsie, expliquant que c’est le massage cardiaque pratiqué qui aurait provoqué son décès. Ali El Anziz avait plusieurs côtes fracturées et le coeur abîmé. Le geste de secours prodigué inutilement aurait provoqué son décès.
Après s’être entretenu avec la famille du défunt, le président du Conseil Général de Mayotte Daniel Zaïdani a adressé une lettre au procureur de la République demandant une contre-expertise. Soulignant que "les Mahorais attendent la vérité et la plus grande transparence" et que "les conclusions du médecin légiste ne sont pas suffisantes", Daniel Zaïdani s’est étonné que le "ministre n’ait pas diligenté dans les plus brefs délais une inspection générale des services de la police nationale (IGPN)" étant donné que "les médias mettent directement en cause des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur". En effet, selon plusieurs témoignages, Ali El Anziz aurait reçu une grenade de gaz lacrymogène ou un tir de flash-ball.