Cinq membres du Groupement d’Intervention Régional (GIR) de Mayotte, dont 3 gendarmes et 2 policiers, ont été placés en garde-à-vue à la suite d’une commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction.
Soupçonnés d’être impliqués dans un trafic de stupéfiants, cinq éléments du GIR - 3 gendarmes et 2 policiers - ont été placés en garde-à-vue depuis lundi 17 juin à Mayotte et à Paris, à la suite d’une commission rogatoire lancée par le juge Hakim Karki, en charge de l’affaire Roukia.
Comme le rappelle le quotidien Mayotte Matin, cette garde à vue a fait suite au décès de cette lycéenne de 17 ans, retrouvée morte le 15 janvier 2011 par overdose d’héroïne, drogue qu’aurait mise en circulation quelques mois plus tôt les hommes du GIR.
A l’heure actuelle, trois agents sont auditionnés à Mayotte et deux autres, dont l’ancien patron du GIR, sont entendus dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire de Nanterre. Entamée il y a 48 heures, cette vaste audition pourrait se prolonger sur 96 heures, soit jusqu’à jeudi 20 juin, le temps pour les enquêteurs de comprendre le rôle qu’auraient pu jouer les suspects dans ce drame, précise Mayotte Matin.
D’après le quotidien, cette affaire pourrait prendre une tournure fatale pour le GIR mahorais, dont la réputation en a pris un coup ces dernières années. Pendant la procédure de garde à vue, « le préfet de Mayotte, Jacques Witkowski pourrait bien se rendre à Paris pour demander au ministre de l’Intérieur la dissolution pure et simple de ce service de police créé le 24 novembre 2008 avec à sa tête, le représentant de l’État et le procureur de la République », rapporte Mayotte Matin.
Cette affaire sensible dite Roukia revient sur le devant de la scène judiciaire et médiatique après un avis défavorable à la déclassification des documents du ministère de l’Intérieur, émis le 18 avril dernier par la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN).