Les avocats de la défense et de la partie civile dans le dossier portant sur un trafic de drogue impliquant deux gendarmes et un policier de Mayotte, dénoncent la demande de dépaysement de l’enquête qu’ils qualifient de « déni de justice ».
Début août, le procureur général de la cour d’appel de Saint-Denis a indiqué qu’il allait demander à la Cour de Cassation la délocalisation à La Réunion de l’enquête portant sur le trafic de drogues impliquant deux gendarmes et un policier en poste à Mayotte et la mort de la jeune Roukia, âgée de 18 ans. Cette annonce a provoqué la vive opposition de l’avocat de la famille de la jeune Roukia, Me Mansour Kamardine, ainsi que de celui d’un des indicateurs des gendarmes également mis en examen, Me Saïd Larifou.
Dans une déclaration commune diffusée à Mamoudzou le lundi 15 août, ils soulignent qu’un dessaisissement du juge d’instruction de Mayotte au profit d’une autre juridiction « aura pour effet de provoquer une inégalité et une discrimination devant la justice entre leurs clients, sans revenus, et les gendarmes eux-aussi mis en examen dans cette affaire ».
Selon les avocats mahorais, cette demande de dépaysement « sonne comme un déni de justice inacceptable ». Ils demandent au contraire « l’élargissement de la mission du juge d’instruction de Mayotte pour continuer ses investigations sur les faits nouveaux apparus à l’occasion de son instruction ».
Au cours d’une conférence de presse, les avocats mahorais ont indiqué lundi qu’en cas de dépaysement, ils saisiront la Cour européenne de justice pour que l’affaire soit jugée à Mayotte.