Environ 80% des patients mahorais sont porteurs du virus de l’hépatite B sans le savoir, selon Revist, le réseau VIH hépatites Sida de Mayotte.
Le Réseau Revist met en avant le problème de détection des maladies auquel est confrontée
Mayotte. Une problématique qui risque de réduire à néant les efforts de prévention ou de lutte contre certaines infections sexuellement transmissibles, dont la majorité des patients restent à dépister.
Selon les statistiques officielles, 80% des patients mahorais sont porteurs du virus de l’hépatite B à leur insu. Jusqu’à présent, le réseau VIH hépatites Sida de Mayotte n’a pu identifier que 1 000 cas alors que le nombre de porteurs chroniques de l’hépatite B s’élève à 6 000. En clair, quelque 5 000 patients ne sont pas conscients qu’ils vivent avec le virus et risquent de le transmettre à autrui inconsciemment.
Revist a commencé à collecter ces données depuis 2011, année à laquelle la structure coordonne des actions entre l’hôpital, le secteur libéral et les associations de l’île au lagon. Le but est d’améliorer la prise en charge des personnes infectées par une IST (Infection sexuellement transmissible), comme l’indique Le Journal de Mayotte.
De son côté, l’Agence Régionale de Santé (ARS) révèle qu’en 2012, les femmes enceintes représentaient 5% des personnes atteintes de l’hépatite B à Mayotte, soit une proportion huit fois supérieure à celle de la métropole.
L’hépatite B, une infection du foie potentiellement mortelle pouvant évoluer en cirrhose ou cancer, se transmet par le sang ou par des liquides corporels infectés. Outre la contamination via les rapports sexuels non protégés, la transmission de la maladie par la mère durant la grossesse est également très fréquente à Mayotte, souligne le Réseau Revist.
Ce dernier invite la population mahoraise à se faire dépister car « il est primordial de faire le dépistage afin de connaître son statut immunologique ». A noter que le dépistage de l’hépatite B se fait par un simple prélèvement sanguin. « Si la maladie peut avoir de lourdes conséquences, les traitements existent », assure le réseau VIH hépatites Sida de Mayotte.