Plus de 700 Makis bruns de la réserve naturelle mahoraise de M’Bouzi, dont la prolifération menacerait l’équilibre environnemental de l’îlot, pourraient être euthanasiés par les autorités. Des voix réunionnaises s’élèvent contre l’abattage de ces animaux protégés par la convention de Washington.
Introduits en 1997 sur l’îlot mahorais de M’Bouzi à l’Est de l’île aux Parfums, les lémuriens ont été pris en charge par la réserve naturelle mahoraise, créée en 2007. Un espace de 85 hectares par un décret du ministère de l’Ecologie autorisant la réintroduction des espèces ayant existé à Mayotte sous la surveillance de professionnels. Nourris, soignés par l’association Terre d’Asile, les animaux ont pu se développer à leur rythme.
Mais par la suite, l’association des naturalistes de Mayotte a été désignée comme gérante de la réserve. En septembre 2010, un arrêté préfectoral annule certaines dispositions prises dans l’arrêté de 2007 et autorise l’organisation à "mettre en oeuvre un plan progressif de suppression du nourrissage des lémuriens de la Réserve". Un recours en annulation est déposé par Terre d’Asile à la préfecture de Mamoudzou contre cet arrêté.
Plusieurs rapports réalisés par les services de l’Etat, notamment le rapport conjoint du conservateur de la réserve et de la DEAL (Direction de l’Environnement et de l’aménagement de Mayotte) expliquent clairement la nécessité de tuer des makis, devenus trop nombreux et menaçant l’écosystème de l’îlot. L’un d’entre eux, détaillé dans le Journal de l’Ile dans son édition de ce jour, évoque les modes d’abattage des makis ne pouvant être transférés dans d’autres parcs zoologiques. Justifiant cette volonté par "l’impact écologique négatif d’une population artificielle". L’injection léthale ou encore le tir à la carabine sont évoqués pour éliminer les makis. L’opération d’abattage terminée, le rapport propose également d’abandonner les cadavres en haute mer pour qu’ils se décomposent rapidement.
Cette "tuerie" programmée a suscité de vives réactions chez les défenseurs des animaux. La Fondation Brigitte Bardot a pris le relais à Mayotte et à la Réunion, l’association SOS Animaux de Sarah Delavergne a également décidé de se battre contre ces mesures.