Cela fait plusieurs semaines que Mayotte sombre sous le poids des expulsions sauvages et des violences qui ne cessent d’augmenter. Hier, Joël Garrigue, le procureur de la République a annoncé dans un communiqué les condamnations des auteurs des violences urbaines. Dix personnes ont été interpellées.
Les expulsions sauvages et les violences commises à Mayotte ne cessent d’augmenter. Si un sentiment d’insécurité prend place, la préfecture de l’île compte bien réagir face à de tels afflux de violences.
Le procureur de la République, Joel Garrigue a levé le voile hier dans un communiqué sur une dizaine d’interpellations. Les faits reprochés aux personnes interpellées sont les violences urbaines survenues à Mamoudzou les 3 et 4 juin dernier.
Elles ont toutes été, à l’issue de leur garde à vue, déférées au parquet de Mamoudzou.
Condamnés pour participation à un attroupement armé et violences volontaires
Six personnes ont été arrêtées pour des faits commis dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juin. Parmi elles : deux mineurs, âgés de 17 ans, ont été mis en examen dimanche par le juge des enfants pour participation à un attroupement armé et placés en détention provisoire.
Quatre majeurs ont été jugés par le tribunal correctionnel dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.
Un d’entre eux, qui n’avait pas, jusqu’à présent, d’antécédents judiciaires, a été condamné pour participation à un attroupement armé, violences volontaires sur agents de la force publique et refus d’obtempérer, à 6 mois d’emprisonnement ferme et une interdiction du territoire national pendant 5 ans. Il a été placé en détention.
Deux d’entre eux, qui n’avaient pas non plus d’antécédents, ont été condamnés pour participation à un attroupement armé et à 200 heures de travail d’intérêt général.
Le quatrième, auteur de violences mais qui ne faisait pas partie d’un groupe armé, a été condamné à 3 mois d’emprisonnement avec sursis et 400 euros d’amende.
Condamnés pour des faits de violences en marge de la course de pneus
La traditionnelle course de pneus s’est soldée par un mouvement de panique samedi 4 juin sur la place du marché à Mamoudzou.
Tous les ans, les Mahorais s’adonnent et assistent avec joie à la course de pneus. Mais cette année, l’événement a été interrompu : des délinquants ont jeté sur la chaussée des bouteilles de verre dans le but de blesser les compétiteurs, souvent pieds nus. Des pierres ont été lancées sur la foule et les participants, selon France Mayotte Matin.
Six personnes ont été hospitalisées et la police a procédé à 2 interpellations.
Les deux personnes ont été condamnées : pour l’une, à 6 mois d’emprisonnement dont 3 avec sursis pour participation à un attroupement armé et, pour l’autre, à 8 mois d’emprisonnement ferme pour violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Le tribunal a décerné un mandat de dépôt et elles ont été conduites au Centre pénitentiaire de Majicavo.
Condamnés pour entrave à la circulation en mai dernier
Par ailleurs, le tribunal a jugé également deux jeunes qui avaient dressé des barrages pour rançonner des automobilistes sur la route reliant Vahibé à Passamainty en mai dernier.
Ils ont été déclarés coupables d’entrave à la circulation, et vols aggravés et condamnés respectivement à 2 et 3 ans d’emprisonnement ferme. Ils ont été maintenus en détention.
Le procureur de la République tient à le rappeler : "Tout auteur de faits de la nature de ceux qui sont mentionnés ci-dessus s’expose systématiquement à des poursuites du même type et à des réquisitions de placement en détention de la part du parquet de Mamoudzou".
La préfecture de Mayotte tient à rétablir l’ordre dans le département. Des interpellations qui montrent sa réactivité et sa volonté de redorer l’image de Mayotte.