Plus d’un millier de personnes ont été mises à la rue depuis le début de l’année. Face à cette situation, les collectifs de villageois du sud de Mayotte se sont réunis dimanche au sein d’un même collectif pour dénoncer la politique d’immigration de la France.
Des leaders de ces "collectifs de citoyens" ont mené dimanche un cortège de voitures en direction d’une quinzaine de villages du sud de Mayotte.
L’État pointé du doigt
Sur le chemin, le bruit des klaxons résonnait et des cris disant "Nawa lawé" ("Qu’ils partent") ont été lancés. Des individus croisés en chemin ont parfois repris le slogan. "On sait qu’on est dans l’illégalité quand on fait ce travail régalien", a confié un membre du collectif cité par la1ere.francetvinfo.fr. Ce dernier faisait notamment référence aux expulsions d’étrangers, en situation régulière ou non, qui ont jeté à la rue plus d’un millier de personnes depuis le début de l’année. "Mais l’État est démissionnaire au niveau de l’immigration clandestine et régularise trop facilement", ajoute cet habitant.
Mayotte étouffe
Selon un citoyen, le problème se situe surtout au niveau de la politique d’immigration de la France, mais non pas par rapport aux clandestins. "L’État leur donne la possibilité de rester sur le territoire, mais ils ne peuvent pas travailler. Mayotte ne peut pas accueillir tout le monde, elle étouffe", a-t-il poursuivi. Pas plus tard que samedi, des étrangers ont été chassés de leur domicile à Mtsahara, dans le nord de l’île, mais leur nombre n’est pas encore déterminé, a déclaré le collectif des associations de l’archipel des Comores. Ce collectif a fait état de 300 personnes à avoir passé la nuit place de la République à Mamoudzou (chef-lieu), où se réfugient les personnes expulsées depuis dimanche dernier.
D’autres expulsions devront encore avoir lieu à Mtsamoudou et Kani-Kéli les 29 mai et 5 juin.