La population majungaise est en émoi. Un expatrié français, qui vivait à Mahajanga depuis plusieurs années, a été sauvagement assassiné par une bande d’hommes armés qui venaient de dévaliser sa maison. Au cours de la fusillade, le ressortissant français a été touché au niveau de la nuque. Les projectiles lui transperçaient le cou et le front alors qu’il tournait le dos à ses assaillants.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’est avéré que l’un des malfaiteurs, le présumé auteur principal du meurtre, est un gendarme en activité. A l’heure actuelle, celui-ci est activement recherché par les forces de l’ordre. Tandis que trois des bandits ont été interpellés le soir même.
Jean Noël Sauvageot, 60 ans, décrit par les gendarmes comme étant un opérateur économique, vivait entre la ville de Mahajanga et le village de Marosakoa où il possède une maison et une concession agricole. Son yacht « Le Paprika » qui lui servait en même temps de résidence, lui permettait de faire le va-et-vient sur un trajet d’environ 40 km.
Jean Noël Sauvageot se trouvait dans la ville de Mahajanga quand il a reçu un coup de fil venant de son gardien lui informant que sa maison avait été cambriolée et que les voleurs se sont enfuis avec les butins à bord d’une vedette.
Accompagné de son matelot, Jean Noël a alors décidé de lever l’ancre pour intercepter les cambrioleurs. Il ignorait sans doute que ces derniers étaient armés jusqu’aux dents. En plus, Jean Noël ne s’attendait pas à la présence d’un gendarme parmi les bandits. Lors qu’il s’est retrouvé nez-à-nez avec ces derniers, il ne se doutait pas une seconde que le gendarme qu’il connaissait bien allait lui tirer dessus.
En apercevant l’embarcation des bandits, Jean Noël a décidé d’aller à leur rencontre. Après avoir engagé une brève conversation avec le gendarme, Jean Noël a demandé à son matelot d’aller chercher une corde plus solide dans la cale pour permettre l’accostage des deux bateaux. Cet Adjudant chef de la gendarmerie a ouvert le feu au moment où M. Sauvageot lui tournait le dos.
Alerté par les crépitements des coups de feu, le matelot de l’expatrié français a décidé se cacher. En sortant de la cale, après un long moment de silence, il trouvait le corps sans vie de son patron gisant dans une flaque de sang. C’est le matelot qui a prévenu la compagne de Jean Noël, une malgache, qui était à Mahajanga. Celle-ci a informé à son tour le Consulat de France à Mahajanga. Une alerte a alors été donnée à la Brigade de la gendarmerie du port de Mahajanga.
Sans plus tarder, les limiers de la gendarmerie se sont rendus sur le lieu du crime. Et certains d’entre eux ont été mobilisés sur le long des côtes où pourraient amarrer les malfrats, ce qui a conduit à l’arrestation de trois d’entre eux.
Sur la vedette des bandits, les gendarmes ont mis la main sur les objets volés, dont un moteur hors bord et quelques fûts remplis de carburant. Il a également été constaté que l’arme du crime appartenait à un élément de la gendarmerie.
Lors de l’arrestation des bandits, les forces de l’ordre ont aussi trouvé sur eux une kalachnikov, un paquet d’une quinzaine de balles ainsi qu’un plan d’attaque où étaient notés le nom de Jean Noël ainsi que les itinéraires que devaient prendre les bandits avant et après l’opération.
