Des affrontements ont éclaté hier entre des policiers et des agents pénitentiaires dans la ville de Tuléar, au Sud de Madagascar. Les policiers protestaient contre l’incarcération d’un de leur collègue et réclamaient sa libération. N’obtenant pas gain de cause, ils s’en sont pris au substitut du procureur du Tribunal de première instance de Tuléar. Le magistrat a reçu des coups violents et il a succombé à ses blessures à l’hôpital.
Pendant toute la journée de samedi, la maison d’arrêt de Tuléar a été le théâtre d’affrontements entre des policiers et des agents pénitentiaires. Les policiers ont assiégé en plein jour la prison qui se trouve en plein centre ville, rapporte l’Express de Madagascar.
Les policiers, armés, sont venus en grand nombre devant la prison pour demander la libération d’un des leurs. Un policier en colère explique que "on veut libérer notre collègue, car il a été condamné arbitrairement par le tribunal. On l’accuse d’avoir perdu volontairement son arme, il y a quelques années, alors que celle-ci a été déjà retrouvée et remise aux responsables".
Le policier incriminé avait été condamné par le Cour criminelle le 8 décembre dernier à cinq ans de travaux forcés et à cinq ans d’interdiction de séjour dans la région de l’Atsimo-Andrefana. Il est accusé vol de divers objets avec port d’arme et association de malfaiteurs.
Les policiers ont pris en otage un agent pénitentiaire et ont demandé la libération de leur collègue incarcéré. Les négociations menées ont aboutit à la libération de l’agent pénitentiaire en échange de la liberté du policier incarcéré. Mais comme sa libération tardait, les policiers se sont dirigés au Tribunal de première instance de Tuléar et ils ont agressé le substitut du procureur. Ils ont menotté le magistrat et ils l’ont embarqué dans une voiture pour le conduire à la prison.
Le substitut a reçu des coups violents des policiers et s’est effondré. Conduit au CHU de Tuléar, il a succombé quelques minutes plus tard à ses blessures. Le Syndicat des Magistrats de Madagascar a vivement réagi à cette agression et attendent que les autorités prennent des mesures radicales pour punir les responsables.