Le trafic illégal de bois de rose a éclaboussé de hautes personnalités. Parmi elles, un ancien ministre de la Haute autorité de la transition (HAT).
Selon les informations relatées dans L’Express de Madagascar, des Chinois victimes d’escroquerie se sont constitués partie civile pour poursuivre cet ex-ministre en justice dans une affaire d’exportation de bois de rose.
Dans leur requête, ces ressortissants étrangers l’ont accusé d’avoir exigé le paiement de sommes s’élevant à plus de six milliards d’ariary (2.143.000 €). L’argent lui aurait été versé notamment par le biais d’intermédiaires et les dossiers en vue de l’exportation auraient été remplis. Mais les opérateurs chinois n’ont pas pu pour autant procéder à l’acheminement des containers de bois de rose vers l’étranger. Selon la partie civile, des négociations se sont effectuées au ministère ainsi qu’au domicile de l’ancien ministre en question.
L’enquête aurait déjà été bouclée par la Cour suprême le 10 février 2011 : les intermédiaires ont ainsi fait l’objet d’un mandat de dépôt tandis que l’ancien ministre bénéficie d’une liberté provisoire. Actuellement, un recours en vue d’un non lieu est lancé par cet ex-ministre pour pouvoir classer sans suite le dossier. Une démarche qui éveille la crainte des opérateurs chinois : « Voir la décision prise à l’encontre des intermédiaires dont des employés du ministère de l’Environnement et des Eaux et forêts, et la liberté provisoire accordée à l’ancien ministre, est déjà étonnant dans la mesure où la responsabilité devrait, à notre avis, être grande pour l’ancien ministre ». Ces derniers ont aussi fait remarquer la stagnation de l’affaire trois mois après la clôture de l’enquête.
Christine Razanamahasoa, ministre de la Justice, a voulu lever le doute sur cette affaire. Jointe au téléphone par L’Express de Madagascar, elle déclare que confier l’enquête à la Cour suprême est tout à fait normal. Elle a indiqué que suivant le statut particulier des magistrats, l’enquête sur l’affaire dans laquelle est poursuivi dans cette affaire un magistrat de 1er grade et ancien de la Cour suprême, doit être assurée par un magistrat plus gradé et plus ancien que lui. « Il a aussi le droit de demander un non-lieu », a-t-elle ajouté.