A Madagascar, le secteur du tourisme est malade en raison d’un contexte d’insécurité grandissante. En effet, l’attrait touristique de la grande île a pris un coup après la récente agression des trois Françaises.
Le tourisme malgache pâtit de l’insécurité galopante et du chaos politique qui règnent dans le pays. Le secteur touristique, l’une des principales sources de devises étrangères, va de mal en pis après
l’agression des trois touristes françaises, qui ont été attaquées à coups de machette à Nosy-Be. Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque le taux de remplissage des hôtels sur l’île tourne actuellement entre 15 et 20%.
A l’heure actuelle, tous les indicateurs virent au rouge pour faire de Madagascar un pays dangereux à visiter. Une mauvaise publicité dont se seraient bien passé les acteurs du tourisme locaux, qui peinent à attirer la clientèle étrangère. Dans la capitale à Tananarive, plusieurs quartiers sont considérés comme des zones à risque pour les touristes. « Si auparavant, Isotry, Andohotapenaka ou Andravohangy sont interdits aux étrangers, désormais le quartier des 67 Hectares est fortement déconseillé aux étrangers », écrit La Gazette de la Grande île.
Les grandes villes de provinces ne sont pas épargnées. La preuve : « les agences de voyages, au départ de la France, déconseillent fortement à leurs clients de séjourner à Toamasina, Antsiranana, Mahajanga et Fort-Dauphin où les agressions sont monnaies courantes, souvent avec mort d’homme », ajoute le quotidien.
La presse locale est unanime pour dire que l’insécurité grandissante qui sévit sur la grande île est liée à l’appauvrissement de la population, consécutif à la crise politique qui n’en finit pas. Le ministre du Tourisme, Jean-Max Rakotomamonjy, est lui-même de cet avis, mais tout en essayant de relativiser les choses. « Oui, c’est vrai. Pour l’instant moi je peux dire que la destination Madagascar est quand même une des destinations sûres, par rapport à ce qu’il se passe et que nous voyons, dans le reste du monde.... on voudrait donc, non seulement marquer le coup, mais comme j’ai dit tout à l’heure prendre en compte une stratégie locale, régionale et nationale, pour éradiquer une fois pour toutes ce fléau. »
Afin de redorer le blason de la destination Madagascar, les autorités vont entrer en scène dès la semaine prochaine. En effet, une importante délégation gouvernementale, composée d’une dizaine de ministres, se rendra à Nosy-Be pour discuter des moyens d’améliorer la sécurité sur les sites touristiques de l’île.
Des opérations de séductions sont également programmées sur tous les fronts pour relancer la destination Madagascar. Au niveau régional, une délégation malgache est attendue à la conférence sur le développement durable du tourisme des îles qui se déroulera à La Réunion du 11 au 13 septembre.
Considéré comme un secteur très porteur, le tourisme génère à Madagascar environ 15% des rentrées d’argent dans l’économie nationale.
En revanche, à en croire les dernières statistiques, le nombre de touristes visitant Madagascar a connu une hausse en 2012 par rapport aux deux années précédentes. Lors d’un conseil du gouvernement, il a été annoncé que « Madagascar a enregistré 255. 942 touristes en 2012. Ces arrivées ont engendré 217,62 millions euros, soit 614,18 milliards d’ariary », alors que pour l’année 2009, il n’y a eu que 163 000 touristes qui ont visité à Madagascar, un nombre largement inférieur à celui de 2010, avec 196 000 touristes au compteur.