Le Conseil de Paix et de sécurité (CPS) de l‘Union africaine va maintenir ses sanctions contre Madagascar tant que certaines dispositions de la feuille de route, notamment sur le retour sans condition des exilés politiques, ne sont pas appliquées.
Le CPS de l’Union africaine a tenu sa 355è réunion à Addis-Abeba cette semaine et la crise à Madagascar a été, une fois de plus, au centre des discussions. Un communiqué relayé par les médias malgaches fait part de la décision prise au cours de cette réunion.
L’organe africain «
constate que certaines dispositions de la Feuille de route restent encore à mettre en œuvre, en particulier l’article 20 (qui préconise le retour sans condition des exilés, y compris Marc Ravalomanana : ndlr) ». Le CPS de l’UA décide, par conséquent «
de maintenir la suspension de Madagascar aux activités de l’UA et les sanctions imposées contre la Grande île tout en réitérant sa volonté de procéder à la levée de cette mesure dans les meilleurs délais possibles ».
Cette nouvelle résolution du CPS s’apparente quelque part à une réponse à la demande faite par la présidence de la transition malgache. Par le biais de sa directrice des Relations internationales, Annick Rajaona, celle-ci aurait demandé à l’UA de lever les sanctions qui pèsent sur l’île, croit savoir l’Express de Madagascar.
Dans le camp de l’ancien président, Marc Ravalomanana, cette décision de l’organe africain a été accueillie avec acclamation.
Chez les proches d’
Andry Rajoelina, on dénonce une certaine forme de chantage de la part des membres du CPS/UA. Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du TGV, le parti fondé par le n°1 de la transition lui-même, estime que «
l’application de l’article 20 équivaut à la mise en œuvre de l’article 45, stipulant la souveraineté de la justice malgache ».
« C’est une demande impossible à appliquer dans la mesure où ce retour avant les élections risque d’avoir de graves conséquences sur la Transition », enfonce encore Benja Urbain Andriantsizehena un autre proche d’Andry Rajoelina et le vice-président du Congrès de la transition. « Si c’est comme ça, laissons ces sanctions en leur état et nous les réglerons après les scrutins », a-t-il fustigé.