Le Comité national d’observation des élections (CNOE) a tenu une conférence de presse hier pour livrer son bilan sur le référendum constitutionnel du 17 novembre dernier. De l’avis des leaders de l’association, c’est le scrutin le plus mauvais que le CNOE n’a jamais vu depuis 20 ans. Pour rappel, le "Oui" au projet de nouvelle Constitution l’a emporté à plus de 70%.
"Le référendum que la Haute autorité de transition a organisé le 17 novembre dernier est le plus mauvais scrutin constaté depuis les 20 années d’expériences du CNOE en matière d’observation des élections". Le bilan du comité peut se résumer en ces quelques mots. Le CNOE a en effet soulevé une longue liste d’imperfections et d’entorses au Code électoral durant son enquête qui s’est étalée de la période de la campagne référendaire à la fin de la journée du scrutin : des membres de bureau de vote mal formés, une insuffisance de matériel de vote, le non respect du secret de vote dans certains bureaux (…).
Le comité déplore notamment le temps imparti qui n’a pas permis aux électeurs de prendre effectivement conscience de l’enjeu du référendum, sans oublier le nombre incalculable de fautes présentes sur la liste électorale dont plusieurs omissions.
Par ailleurs, le CNOE pointe aussi du doigt la participation, directe ou indirecte, de dirigeants actuels à la propagande dont notamment les déplacements présidentiels aux allures de campagne lors de la période électorale. Au final, le seul bon point accordé par le CNOE est le fait que le scrutin s’est déroulé généralement dans le calme.
De son côté, le Premier ministre Camille Vital, interrogé sur RFI, a concédé qu’il y a eu des "failles" concernant l’organisation du référendum. Sans s’attarder sur ces défaillances, le Premier ministre a surtout insisté sur les résultats qui donnent le oui gagnant à plus de 70% des suffrages. Si l’autorité de fait à Madagascar jubile déjà d’une victoire assurée du oui, l’Union européenne, par la voix de sa porte-parole Catherine Ashton, a implicitement indiqué ne pas reconnaitre le référendum "en raison du manque de consensus et de transparence ayant présidé à l’adoption de ce schéma de sortie de crise". Ainsi, aucun observateur de l’Union n’a été dépêché pour le scrutin.