Le pillage des ossements humains refait surface dans le nord de Madagascar en ce début d’année.
Le trafic d’ossements humains secoue la grande île, alors que les enquêtes menées par les forces de l’ordre n’ont rien donné de concret. Plusieurs auteurs de ce macabre commerce ont récemment été appréhendés à Besalampy, mais aussi sur l’île de Nosy-Be, dans la partie nord du pays.
Vendredi dernier à Nosy-Be, trois trafiquants ont été pris en flagrant délit de possession de 6 kilos d’ossements longs, principalement des fémurs humains. Les gendarmes ont mis la main sur ces marchandises en fouillant leur voiture.
« L’un des trois individus interpellés à Nosy-Be travaille comme agent de sécurité dans l’île. C’est ainsi qu’il aurait pris connaissance d’un éventuel intermédiaire pour acheter des ossements humains. Mais questionnés sur ce probable intermédiaire, les suspects n’ont dévoilé aucun nom », rapporte une source proche de l’enquête.
En ce début d’année, Madagascar connaît une recrudescence de vols d’ossements humains, alors que ce phénomène demeure un mystère. « La destination des ossements et leur utilisation » restent inconnues, selon L’Express de Madagascar.
Lors de leur garde à vue, les présumés pilleurs de tombes ont laissé filtrer quelques pistes. « Les individus interpellés ont révélé que ces ossements sont des restes de prisonniers exhumés dans le district d’Analalava. Mais personne n’a encore confirmé cette déclaration. Le flou autour de cette affaire rend ainsi notre enquête très difficile », révèle la source auprès de la gendarmerie de Nosy-Be.
A Besalampy, quelques jours après Noël, trois autres personnes ont été arrêtées en possession de 9 ossements humains. Là encore, les enquêteurs n’ont pas réussi à éclaircir les tenants et aboutissants de ce trafic, à la plus grande exaspération de la population. « Nous étions contraints de transférer d’urgence à Maintirano, dimanche au petit matin, les trois personnes que nous avons arrêtées. En effet, quelques habitants ont menacé de les faire sortir par la force. Notre enquête n’est même pas bouclée. Nous sommes toujours à la recherche de l’intermédiaire de ce trafic », conclut une source de la gendarmerie de Besalampy.