7,7 millions d’électeurs sont enregistrés pour les élections présidentielle et législative à Madagascar, un nombre record selon la Cenit qui annonce 70% d’inscrits contre une moyenne de 58% dans toute l’Afrique.
La Grande île n’a jamais enregistré autant d’électeurs à en croire aux chiffres publiés pas la Commission électorale, la Cenit. Hier, la liste électorale a été clôturée provisoirement, avec 7,7 millions de votants recensés.
« C’est un record malgache », s’est félicitée la présidente de la CENIT avant d’ajouter que « la présente liste électorale est certainement la plus cohérente qui ait été établie dans le pays ».
En 2010, devait-elle rappeler dans Tana News, 1 480 000 des 7,1 millions noms figurés sur la liste électorale étaient tous des doublons, contre 10 200 seulement pour cette fois.
Si les responsables au sein de la commission se félicitent de toute cette avancée, les observateurs, quant à eux, ne manquent pas de soulever quelques appréhensions, relate Indian Ocean Times.
Du côté du ministère de l’Intérieur, on déplore encore le fait que 160 000 malgaches en âge de voter ne puissent pas jouir de leur droit lors des prochaines consultations populaires, faute de papiers d’identité.
Pour sa part, André Rasolo, membre de la société civile, remet en question le chronogramme fixé par la Cenit, notamment en ce qui concerne le peu de temps dont dispose la commission pour distribuer les cartes d’électeurs.
« La CENIT n’aura que 2 semaines pour les imprimer et les distribuer. Dans un processus électoral respectant les normes, il ne suffit pas d’appeler les électeurs à se rendre dans les bureaux des Fokontany pour retirer leurs cartes, il faut parfois se rendre dans leurs domiciles pour leur remettre les cartes », a-t-il souligné. Il redoute ainsi que le pays ne revive les mêmes conditions que celles de 2010, lorsqu’il fallait adopter la Constitution de la IV République. A l’époque, la commission en charge de l’élection était confrontée au même problème calendaire. Du coup, les autorités ont décidé que les électeurs pourront voter avec présentation d’une simple carte d’identité ou du carnet qui leur affilie à leur quartier respectif, des situations très favorables aux fraudes électorales.