Clash au sommet de la Transition malgache. Un Conseil des ministres présidé par Andry Rajoelina et un Conseil du gouvernement conduit par le premier ministre ont eu lieu à Madagascar.
Madagascar s’enfonce un peu plus dans une crise interne, « institutionnelle » comme l’a décrit hier le n°1 de la Transition, Andry Rajoelina, lors d’un Conseil des ministres auquel n’ont pas assisté certains hauts responsables, entre autres le premier ministre qui a préféré tenir son propre Conseil au palais de Mahazoarivo.
Du côté du palais présidentiel d’Iavoloha, on fustige l’initiative de Jean Omer Beriziky, qualifiant « la tenue d’un conseil du gouvernement spécial en parallèle avec la tenue régulière et usuelle d’un Conseil des ministres » de « crise institutionnelle ».
« Le président de la Transition a fait constater qu’il n’existe plus de consensus au niveau du gouvernement d’union nationale », indique également le communiqué officiel d’Iavoloha dans lequel Andry Rajoelina a exprimé toute son amertume.
« Le premier ministre et certains membres du gouvernement semblent être trop accaparés par les affaires politiques et ont ainsi relégué au second plan le traitement du fléau national qui est l’invasion acridienne », s’est-il offusqué.
Du côté de Mahazoarivo, on soutient que « le conseil des ministres a été présidé par une autorité non-compétente », parlant même d’un véritable « coup d’Etat », une référence au fait que selon les dispositifs en vigueur, Andry Rajoelina aurait dû démissionner de son poste de président de la transition avant le lundi 27 mai, étant donné qu’il fait partie des candidats aux prochaines élections.
Les ministres ayant été présents aux côtés de Jean Omer Beriziky lors de la réunion d’hier estiment également que la logique veut que ce soit le secrétaire général du gouvernement qui convoque via messages téléphoniques les ministres lorsqu’un Conseil se tient au palais présidentiel d’Iavoloha et non le directeur du protocole de la présidence. « Il ne s’agit pas d’une inauguration », fustige cette source citée par le quotidien Les Nouvelles.
Elle de noter encore que contrairement aux affirmations de la présidence de la Transition, l’invasion acridienne a été bien évoquée durant le Conseil du gouvernement. « Le ministre des Finances a déjà accepté de débloquer le financement nécessaire au profit du ministère de l’Agriculture », poursuit encore cette source gouvernementale.
Concernant le report du calendrier électoral, une décision a été prise en Conseil du gouvernement, rapporte encore la presse malgache. Une lettre de saisine a été envoyée à la commission électorale, la CENIT, pour qu’elle examine la question, et ce, conformément
à la décision de la Cour électorale spéciale (CES) du 28 mai, constatant «
le cas de force majeure » pouvant justifier une nouvelle révision des dates des consultations populaires.
Dans sa lettre, le gouvernement rappelle que « le calendrier électoral sera déterminé conjointement par la Cenit et les représentants des Nations Unies sur la base du rapport de la mission d’évaluation des besoins électoraux des experts nationaux et internationaux et ce, pour organiser des élections crédibles, justes et transparentes dans les meilleurs délais possibles à Madagascar ».