Les Malgaches votent ce vendredi pour le premier président de la 4ème république du pays. Une échéance primordiale pour les habitants de la Grande Île qui voient ce scrutin comme une issue à la crise diplomatique.
Ce vendredi, plus de 7 millions de Malgaches sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président après 4 ans de transition politique. Christiane Rafidinarivo, politologue malgache, professeur à l’Université de La Réunion assure que cette élection a une "valeur de légitimation démocratique interne et externe au pays."
En effet, elle explique que "la valeur de l’élection est d’abord externe. Car c’est la communauté internationale qui demande à ce que l’élection se déroule comme partout ailleurs aujourd’hui." Elle ajoute : "les Nations Unies sont à la manoeuvre et l’enjeu est la reconnaissance internationale en négociation avec les acteurs politiques malgaches."
En ce qui concerne la valeur interne de ce scrutin, Christiane Rafidinarivo rappelle que d’après une sondage d’août 2013 : "pour 80% des malgaches, cette élection est le moyen de résoudre la crise qui touche le pays et 57% d’entre eux estiment que c’est le meilleur moyen."
La politologue ajoute que cette élection a des enjeux économiques. "Cela permet d’ouvrir à nouveau la porte aux investisseurs, aux Malgaches de reprendre les affaires avec l’international et le financement extérieur de l’économie malgache", explique-t-elle.
Christiane Rafidinarivo indique que les résultats de ce scrutin sont incertains. "L’incertitude du scrutin viendrait sûrement de l’évolution de la mouvance Rajoelina qui connaît de vraies fractures", indique-t-elle.
Concernant le lynchage des 3 hommes dont un Français et un Européen, Christiane Rafidinarivo assure que cet événement montre les "dérives" qui prennent place lorsqu’il y a un "manque d’Etat".
Si les élections sont reconnues, Christiane Rafidinarivo assure qu’il y aura une possibilité de sortie de crise. "Ce sera déjà la sortie de la crise diplomatique et politique car de nouvelles institutions se mettront en place et agiront avec une légitimité consolidée", déclare-t-elle avant de conclure : "est-ce que les rapports de force, les pratiques de régime qui vont émerger permettront une véritable résolution de crise ?"