"Cette crise n’a que trop duré. Et ce sont les Malgaches qui en souffrent le plus" déclare-t-il dans une interview exclusive publiée ce jeudi par l’hebdomadaire " Les Afriques".
Au cours de cette entrevue, Nicolas Sarkozy a dû s’expliquer sur l’état actuel des relations de la France avec le continent noir d’une manière générale, et ce, à la veille du sommet France-Afrique de Nice prévu ce 31 mai 2010. Et le cas de Madagascar a été largement abordé.
Concernant effectivement la crise politique à Madagascar, le Chef d’Etat français et le secrétaire général de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), sont sur le même diapason. En mars dernier, Abdou Diouf appelait lui aussi à l’organisation rapide des élections pour permettre, selon ses termes, "un retour à une vie constitutionnelle normale" à Madagascar.
Voici l’extrait de l’Interview accordée par Nicolas Sarkozy au Journal Les Afriques :
"Les Afriques- Concernant Madagascar, les positions de la France ont, jusqu’à lors, sensiblement divergé de celles de l’Union africaine ou de la SADC. La France pourrait-elle soutenir une solution qui rendrait possible un retour au pouvoir de M. Ravalomanana ?
Nicolas Sarkozy- Rien ne permet d’affirmer comme vous le faites que la position de la France ait divergé de celle de l’Union africaine ou de la SADC.
La France est la voisine directe de Madagascar, elle accueille sur son sol une importante communauté malgache ; et près de 25 000 Français vivent à Madagascar. C’est pourquoi, depuis le début de la crise, nous avons soutenu l’action des médiateurs des Nations unies, de l’UA, de la SADC et de l’OIF. Nous avons participé activement aux travaux du Groupe International de Contact sur Madagascar.
C’est avec le concours et le soutien de la France que le Médiateur de la SADC a réuni les chefs de mouvances malgaches à Maputo, à Addis-Abeba et plus récemment à Pretoria. J’ai même mis à la disposition de l’ancien Président Ratsiraka un avion du gouvernement français pour participer à ces réunions chaque fois que le Président Chissano nous l’a demandé.
Face au blocage, c’est l’initiative conjointe de l’Afrique du Sud et de la France, en étroite concertation avec le Président Chissano, qui a permis de renouer les fils du dialogue et d’organiser la réunion de Pretoria fin avril.
Pour répondre à votre question : ce n’est certainement pas à nous de dire qui devrait ou ne devrait pas exercer le pouvoir à Madagascar. La France soutiendra toute solution qui ferait l’objet d’un accord entre Malgaches. Mon sentiment, aujourd’hui, est que cette crise n’a que trop duré. Et ce sont les Malgaches qui en souffrent le plus. Il est vraiment temps de parvenir à l’organisation rapide d’élections crédibles qui permettront de restaurer l’ordre constitutionnel à Madagascar."