La situation acridienne à Madagascar est très critique en ce moment. La menace d’une invasion de criquets plane.
Alors que de nouveaux foyers de larves en phase d’éclosion sont observés dans plusieurs localités, les autorités compétentes ne disposeraient plus que d’une fine réserve de pesticides qui ne parviendront même pas à couvrir les superficies infestées. Les menaces qui pèsent sur les prochaines récoltes sont désormais bien réelles.
D’après une source auprès de la FAO - Madagascar (Food and Agriculture organization of the United Nations), les réserves en pesticides de la Grande île pour neutraliser les foyers larvaires de criquets s’épuiseront d’ici quelques jours.
« Dans quelques jours, nous n’aurons plus de pesticides. Le gouvernement ainsi que la FAO ne disposent pas des moyens nécessaires pour s’en procurer pour cette campagne en cours », indique-t-elle. D’autres surfaces infestées ne seront donc pas traités à temps, ce qui multiplie les menaces de nouvelles invasions encore plus dévastatrices pour des milliers d’hectares de champs de culture.
« Pendant l’intersaison, les essaims vont se développer. L’invasion acridienne constitue une réelle menace pour le pays », devait étayer cette source.
Pour l’heure, il reste plus de 61 085 hectares de surfaces infestées qui doivent être aspergées d’insecticides, d’après les chiffres émanant du ministère de l’Agriculture. Les développements larvaires touchent actuellement plusieurs territoires de l’île, notamment ceux de la
partie sud-ouest et nord-ouest.
Rien que pour la région du Menabe, dans l’ouest du pays, les surfaces envahies par les larves en phase d’éclosion avoisinent les 40 000 ha et elles auraient déjà dû être traitées dès ce mois-ci. Mais faute de moyens financiers, les opérations n’ont même pas encore débuté.
Un peu plus au sud, des jeunes ailés commencent déjà à prendre leur envol et ils ne tarderont pas à dévaster des champs de culture au risque d’entrainer une insuffisance alimentaire.
Devant l’urgence de la situation, les différents acteurs concernés par la lutte antiacridienne à Madagascar devront se réunir en fin de semaine pour mettre en place des stratégies fiables à adopter pour mieux lutter contre le phénomène, indique Express de Madagascar.