Appréhender Marc Ravalomanana sur sa terre d’asile en Afrique du Sud. C’est l’objet de la mission assignée aux forces de l’ordre malgaches suite à une décision de la justice. Les partisans de l’ancien président crient à la provocation, alors que le processus de sortie de crise venait à peine d’être enclenché avec la signature vendredi dernier de la Feuille de route.
Mardi 20 septembre, le général Richard Ravalomanana, commandant de la circonscription régionale de la gendarmerie à Analamanga, a été chargé d’annoncer à la presse cette mission. " Nous nous préparons à appréhender en Afrique du Sud Monsieur Marc Ravalomanana ", déclare-t-il dans l’Express de Madagascar. " Il s’agit d’une exécution de décision judiciaire ", précise l’officier de la gendarmerie. D’après lui, l’opération sera menée par une force spéciale composée de cinq gendarmes et cinq policiers.
Pour rappel, le régime de transition a déjà émis contre Marc Ravalomanana un mandat d’arrêt qui est resté lettre morte en l’absence de coopération judiciaire entre Madagascar et l’Afrique du Sud, pays d’exil du président déchu. Pour la même raison, la nouvelle mission annoncée hier à Antananarivo reste aléatoire.
" Il faudra attendre la réponse des autorités sud-africaines. Puis, il faudra également disposer d’une autorisation de vol, dans la mesure où l’opération nécessite un avion spécial. Outre l’ancien Président, il se peut que nous trouvions également cinq autres individus, civils ou militaires, recherchés sur place ", explique le général Richard Ravalomanana.
" Les autorités malgaches ont envoyé une note verbale en Afrique du Sud pour demander une dérogation judiciaire ", souligne une source officielle citée par l’Express de Madagascar. La même source ajoute : " Outre les éléments des forces de l’ordre, la mission comprendra un juge d’instruction en cas de réponse positive des autorités sud-africaines ".
De leur côté, les partisans de l’exilé politique dénoncent une provocation. " Il s’agit d’une provocation. Mais si la HAT le souhaite vraiment, le président Ravalomanana pourrait rentrer dès samedi, sans qu’elle dépêche des éléments des forces de l’ordre sur place ", fustige Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance de l’ancien chef d’Etat. Selon lui, " le président Ravalomanana est prêt à affronter la justice. "