Une adolescente sur trois a été enceinte au moins une fois à Madagascar, selon une étude menée par le fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
La grossesse précoce reste un phénomène social difficile à combattre à Madagascar. Etre enceinte avant ses 18 ans, au moins une adolescente sur trois en a déjà fait l’expérience, selon l’UNFPA, qui évoque un constat « préoccupant ».
Une telle situation « menace la santé de la reproduction des jeunes filles et est cause de mortalité suite à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement ou encore d’infection au VIH/Sida », rapporte Les Nouvelles.
Selon les chiffres officiels, 17,6% des filles ont eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans contre 9,1% chez les garçons. Dans les régions du Sud-ouest, de l’Ihorombe, du Sud-Est et de l’Androy, la proportion de jeunes filles ayant eu des rapports sexuels avant d’atteindre 15 ans est la plus élevée et varie de 34,1% à 54%, par rapport aux autres régions comme Alaotra-Mangoro, Bongolava, Itasy, Vakinankaratra et Haute-Matsiatra, où elle est de 2,1% à 10,3%, relaie le quotidien local.
Autre constat : les phénomènes d’analphabétisme et de grossesse précoce apparaissent étroitement liés. Chez les adolescents de 15 à 19 ans qui ont déjà des enfants, 52,7% sont sans instruction ou non scolarisés, 31,2% ont achevé l’école primaire et 12,1% le secondaire.
Pis encore, les statistiques démontrent que trois femmes sur dix qui meurent chaque jour des suites des complications liées à la grossesse et à l’accouchement ont moins de 18 ans.
De plus, les jeunes semblent également plus vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles en raison d’un manque de sensibilisation et de précaution. Ainsi, les nouveaux cas d’infection au VIH enregistrés dans la Grande île concernent principalement les jeunes de 20-29 ans avec un taux 2 à 3 fois plus élevé chez les filles. Toujours selon l’UNFPA, 18,6% des travailleurs du sexe sont des adolescentes et jeunes de moins de 19 ans.
Face à la situation, l’agence des Nations unies UNFPA multiplie des projets en faveur des jeunes dans le but de les aider « à faire valoir leur droit à la santé, à l’éducation et à des conditions de travail décentes ». Cette année, au moins 25 sites et réseaux de service « Amis des jeunes » seront notamment mis en place à travers le pays, pour accompagner en priorité les plus nécessiteux.