Laza Razafiarison s’est attiré les foudres des forces de l’ordre, au deuxième jour d’une manifestation anti-régime hier à Tananarive. Il a été arrêté et placé en garde à vue.
Les forces de l’ordre n’ont pas fait dans la dentelle lors de l’arrestation de Laza Razafiarison, candidat à la présidentielle, qui a dirigé pour une deuxième journée consécutive une
manifestation anti-régime à Analakely, en plein centre de Tananarive.
Comme l’indique Midi Madagasikara, le jeune leader du parti ‘Avotra ho an’ny firenena’ a été arrêté, « battu et traîné comme une bête » à même le sol par des éléments encagoulés du GSIS (groupe de sécurité et d’intervention spéciale), alors qu’il a manifesté dans les rues avec ses partisans. « Ses gardes du corps ont essayé de s’interposer, c’est la cause des altercations », expliquent des témoins interrogés par le quotidien malgache.
« La tenue d’une réunion publique sans autorisation, l’atteinte à l’ordre public et la violence et l’outrage aux forces de l’ordre » sont les motifs de cette intervention musclée, explique à L’Express de Madagascar, le Colonel Florens Rakotomahanina, commandant de la circonscription régionale de la gendarmerie nationale d’Antananarivo (CIRGN).
Laza Razafiarison ainsi que huit autres personnes acquises à sa cause ont été conduits à la brigade de Betongolo pour répondre des charges retenues contre eux. Parallèlement, six blessés sont à déplorer parmi les manifestants, dont une femme atteinte d’une balle à la jambe, relate Midi Madagasikara, précisant que le candidat à la présidentielle serait lui aussi blessé suite à la « brutalité des forces de l’ordre ».
De source proche des urgences à l’hôpital HJRA, « les blessés ont pour la plupart été touchés par des balles non létales ». Il s’agirait des projectiles faits de matière plastique. « Je n’ai reçu aucun rapport sur le nombre ou l’existence de blessés jusqu’ici », rétorque de son côté le commandant de la CIRGN, qui dément l’usage de tels matériels contre les militants de ‘Avotra ho an’ny firenena’.
Après une nuit en cellule policière, « Il (Laza Razafiarison) sera déféré au parquet demain (aujourd’hui) », souligne l’officier supérieur de la gendarmerie. Un des 41 candidats à l’élection présidentielle, Voninahitsy Jean Eugène, membre du collectif des candidats à la présidentielle, dont fait partie Laza a déclaré à L’Express de Madagascar que « nous avons fait une demande à Omer Beriziky (Premier ministre) pour la libération de notre camarade et il nous a indiqué qu’il allait faire le nécessaire dans ce sens ».
Depuis lundi, Laza Razafiarison avait rameuté ses partisans dans les rues de Tananarive pour réclamer la tenue des élections dans les meilleurs délais et le départ d’Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition, candidat à sa propre succession.