Ces derniers temps, les commerces illicites de bois précieux se développent de plus en plus à Madagascar. Les chiffres publiés par l’ONSF, (l’Observatoire National de l’Environnement et du Secteur Forestier), sur ce trafic parlent d’eux-mêmes.
En effet, dans son dernier bulletin d’information intitulé « Zaha », l’ONSF indique qu’entre 65 et 88% des bois précieux, toutes catégories confondues, ne peuvent justifier d’aucun papier administratif requis. Or, ces bois précieux inondent les principaux marchés du pays notamment dans les grandes villes comme Antananarivo, Mahajanga, Toamasina et Toliara.
D’après toujours cet organisme de surveillance des richesses forestières malgaches, les acteurs du blanchiment de ces produits commercialisés d’une manière illégale sont nombreux car ils sont présents dans tous les maillons de la chaîne de la filière bois.
En fait, des infractions font rages, d’abord, au niveau des communautés locales vivant près des forêts des aires protégées car le nombre d’arbres coupés excède largement celui autorisé par le permis de coupe et les droits d’usage, entre autres. Ces villageois riverains sont d’ailleurs, à maintes reprises, pointés du doigt dans les affaires de pillages dans les parcs nationaux.
Ensuite, les transports des bois précieux illicites se font souvent dans la nuit. Et s’ils se font dans la journée, ces produits sont le plus souvent camouflés sous des bois ordinaires, des sacs de charbon ou autres marchandises, faute d’autorisation de transport.
Selon toujours l’ONESF, certains gendarmes et/ou policiers constatant des infractions sur la route ne saisissent pas les bois précieux non marqués ou non accompagnés de papiers légaux. Une pratique qui met au grand jour l’implication de certaines autorités locales (régions, districts et communes) dans cette affaire louche.
Et une fois ces bois sortis de la zone, leur transport devient légal car supposé avoir déjà été soumis aux contrôles. De ce fait, ces produits sont souvent livrés à l’exportation avec des faux papiers ou transformés en meubles.
En outre, le blanchiment des produits illicites par le commerce s’effectue également par l’approvisionnement auprès des bûcherons et des exploitants forestiers, et ce, sans papiers réglementaires.