Les récents événements qui ont secoué Madagascar continuent de faire des vagues. Ces deux derniers jours, une certaine effervescence s’empare de la capitale Antananarivo.
Après l’incarcération ce mercredi des mutins de la FIGN (Force d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), c’est au tour du personnel de la Radio privée Fahazavana d’être jeté en prison.
En effet, 6 journalistes, (Lôlô Ratsimba, Josiane Ranaivo, Jaona Raôly, Tiana Maharavo, Philémon Raveloarison et Tiburce Soavinarivo) et 5 techniciens de cette station radio ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale d’Antanimora (Antananarivo) ce jeudi pour atteinte à la Sûreté intérieure de l’Etat.
Ces professionnels de médias sont aussi poursuivis pour « diffusion de fausses informations ». Selon les autorités malgaches, ces inculpés se seraient versé dans la désinformation totale quand ils couvraient ce jeudi 20 mai la mutinerie à la FIGN et la manifestation des pasteurs protestants.
La Radio Fahazavana appartenant à la FJKM (Eglise Réformée de Madagascar) est en effet montrée du doigt pour avoir soutenu le mouvement des leaders ecclésiastiques regroupés au sein du mouvement HMF (Hetsiky ny Mpitondra Fivavahana).
Dans le monde des médias locaux, la nouvelle sur l’incarcération de ces journalistes a fait l’effet d’un coup de massue. Le Collectif des journalistes n’a pas tardé à réagir et dénonce vigoureusement ce qu’il appelle « une entrave à la liberté de presse et d’expression ».
De son côté, l’Eglise protestante de Madagascar, la FJKM, se retrouve elle aussi dans le sillage des agitations qui ont suivi la mutinerie à la FIGN. Elle est soupçonnée, à tort ou à raison, de partialité en faveur de l’ancien Président Ravalomanana. Plusieurs pasteurs se retrouvent actuellement dans le collimateur du régime en place. La FJKM parle d’ores et déjà d’acharnement contre ses fidèles. C’est la raison pour laquelle elle a réuni depuis ce mercredi son Haut Conseil. Le but étant de raffermir la solidarité des pasteurs et de dénoncer toutes formes de persécutions perpétrées à l’encontre de l’Eglise protestante.
Du côté des politiques, la tension est aussi à son comble. Plusieurs figures de l’opposition qui auraient trempé dans l’affaire FIGN feraient actuellement l’objet de menace d’arrestation. La chasse aux sorcières n’a pas encore commencé, mais les rumeurs sur l’existence d’ « une liste » de personnes sous le coup d’un mandat d’amener vont bon train.
Par ailleurs, Ravonison Ambroise dit Tonton Ambroise, de la Mouvance Ravalomanana, est débouté de sa demande de liberté de provisoire. Hier jeudi, le Tribunal d’Anosy a décidé son maintien en détention, et cela 10 jours après son incarcération à la maison centrale d’Antanimora pour « délit d’opinion ».