La mesure suspensive de Madagascar au motif de "changement anticonstitutionnel" a été levée hier par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. La Grande île réintègre de nouveau l’organisation.
Deux jours après l’investiture de son nouveau président, Hery Rajaonarimampianina, Madagascar pourra de nouveau participer aux activités de l’UA, la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation ayant levé ce lundi la mesure de suspension à son égard.
Le communiqué relayé par Madagate 1 fait part des appréciations positives des membres du Conseil par rapport à la tenue des dernières consultations populaires dans la Grande île, s’agissant des deux tours présidentiels et des législatives.
Dans leurs évaluations, les différentes missions d’observation dont celles de l’UA et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont toutes qualifié le processus électoral malgache d’« inclusif, crédible et légitime ». À cet effet, le Conseil tient à exprimer son appréciation « au peuple, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs politiques et institutions malgaches, pour le déroulement harmonieux et paisible des élections et pour le parachèvement du processus de transition ».
Prenant acte de la proclamation des résultats définitifs du 2ème tour des élections présidentielles, le 17 janvier 2014 par la Cour électorale spéciale (CES), le Conseil a félicité Hery Rajaonarimampianina pour son accession à la tête du pays et rendu les conclusions suivantes : « levée de la mesure de suspension de la participation de Madagascar aux activités de l’UA » ainsi que « toutes les autres mesures qui avaient été prises pour amener les acteurs malgaches à œuvrer à la restauration de l’ordre constitutionnel ».
Un appel a été lancé par ailleurs à l’endroit du nouveau leader malgache et aux autres acteurs locaux afin qu’ils œuvrent « à la promotion de la réconciliation nationale, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme », avec le concours de la communauté internationale. L’objectif étant de consolider les acquis importants que le pays a enregistrés jusqu’ici.
Sur ce, l’UA et la SADC réitèrent leur volonté d’accompagner les nouvelles autorités malgaches et les autres acteurs concernés, un soutien qui va au-delà des solutions politiques puisqu’il concernera également le redressement socio‐économique de la Grande île.
La suspension de Madagascar auprès de l’organisation a été décidée en mars 2009 par le Conseil de paix et de sécurité, ce dernier qualifiant la prise de pouvoir par Andry Rajoelina d’anticonstitutionnelle.