Le débit de l’eau potable dans les périphéries d’Antananarivo laisse à désirer. Des coupures d’eau et d’interminables files d’attente devant les bornes fontaines sont le lot quotidien des habitants dans l’Avaradrano comme dans l’Atsimondrano. " La situation est catastrophique sur l’approvisionnement en eau par la Jirama (ndlr, compagnie d’eau et d’électricité de Madagascar) ", selon l’Express de Madagascar.
D’une manière générale, les robinets sont asséchés pendant les heures de pointe, de 6h à 8h le matin et de 17 à 20h le soir. Pendant les rares moments où les robinets coulent, le débit est désespérément faible. Pour la Jirama, le problème de pénurie d’eau dans les périphéries d’Antananarivo ne date pas d’hier et la solution pour y remédier n’est pas pour demain.
"Les périphéries sont des zones à problèmes en matière d’approvisionnement en eau ", reconnaît Henri Ravalison, directeur d’exploitation de la Jirama. D’après lui, la baisse de pression en eau trouve son explication dans des soucis d’ordre technique et financier.
"Un projet de 47 millions de dollars a été prévu depuis l’an 2000 pour améliorer l’approvisionnement en eau dans les périphéries. Mais il a été suspendu ", explique dans les colonnes de l’Express de Madagascar Henri Ravalison. A en croire ses dires, " c’est la crise politique actuelle qui a causé ce gel de financement ".
"Le niveau de l’eau à Mandroseza (ndlr, station de pompage) demeure suffisant pour l’approvisionnement " de la capitale malgache, tente de rassurer le directeur d’exploitation de la Jirama, soulignant que la situation n’est pas encore alarmante.
Avoir de l’eau potable chez soi constitue un luxe pour le commun des Malgaches. Selon les chiffres officiels, seulement 4 personnes sur 10 ont accès à l’eau potable, soit 71% de ménages en milieu urbain et 29% en milieu rural. Les maladies dues au manque d’eau salubre font des ravages car elles représentent près de 88% de décès liés à la diarrhée. Et les enfants sont les premières victimes avec un taux de mortalité infantile situant entre 20 et 30 pour 1000 naissances par an.